lundi 1 août 2011

Parcours pondéral

Il y a un truc qui cuit lentement dans mon four depuis près de 3 heures et dont les aromes se répandent dans tout l'appartement. Et j'ai faim. Elle est pas belle la vie?!

Pour nous, ce soir, ce sera donc Mijoté de boeuf en papillote et ses courgettes sautées à l'ail et au persil.

Que c'est bon d'être libre!

************

J'ai commencé ma vie de régimeuse à 11 ans, après avoir essayé de supprimer les desserts de ma vie comme me l'avait suggéré mon pédiatre, mais ça n'avait pas marché suffisamment à mon goût.

J'ai entendu les adultes autour de moi vanter le régime Fit for Life, qui avait fait perdre beaucoup à quelqu'un qu'on connaissait. J'ai acheté le livre avec mes économies et me suis lancée. En gros, pas de protéines avec les glucides (même en traces), pas de produits laitiers, les fruits à jeun et seuls. Pour être chiant, c'était royal, mais ça m'a aiguisé le cerveau.

À un moment donné, j'en ai eu marre. Je suis donc passé à la méthode de Susan Powter. Ça me semblait une bonne idée d"arrêter les inepties", malheureusement, je ne faisais que les remplacer. Ici, le gras de chaque aliment ingéré de devait pas dépasser un certain pourcentage. J'ai regrossi à coup d'aliments sans gras...

Je suis donc passé à Montignac. Retour en territoire connu avec les combinaisons alimentaires, les aliments interdits et l'incroyable complexité de se nourrir. Pour décomplexifier, on fini par manger les aliments seuls et l'ennui alimentaire fait qu'on en mange moins. Des pâtes: sans sauce! Du fromage: sans pain! De la viande, seule. Joie! Bonjour les compulsions!

Quand j'en ai eu marre, je suis passée à Minçavi. La, au début, c'était bien, mais l'enfer est dans les détails. Devoir toujours tout planifier, tout compter, tout réfléchir, s'interdire une pomme car on a déjà eu nos fruits du jour, tenter de créer un sandwich sans pain parce qu'on en a plus d'alloué mais prendre de l'huile à la cuillère parce qu'on ne l'a pas encore mangée aujourd'hui. Non mais! Et le pire, c'est que je me suis mise à stagner. Il me fallait donc plus.

Je suis allée au gym et me suis inscrite au programme Body for Life, avec un entraineur fou qui m'encourageait à passer plusieurs heures par jours au gym et à manger 6 fois par jours une combinaison de protéines et d'un peu de glucides pour augmenter mon métabolisme. Pour augmenter mes résultat, j'ai aussi mangé le même menu parfaitement équilibré pendant... 5 fucking mois! Malheureusement, je n'avais plus le temps de vivre, et ne pouvait plus voir de fromage cottage même en peinture. J'étais épuisée et je n'ai pas profité de ma minceur durement acquise pour aller chasser le mâle après ma rupture difficile puisque tout mon temps hors du cégep, je le passais à ce maudit gym.

Je me suis donc tournée vers d'autres spécialistes qui m'ont offert des heures de plaisir avec mon ordinateur pour planifier chaque jours le parfait menu pour le lendemain, avec un nombre de calories cyclique et des ratios de protéines/glucides/gras différent et difficiles à atteindre à chaque jours, avec le souci d'avoir aussi assez d'apports en vitamines et minéraux. Me nourrir devenait un casse-tête hautement intellectuel, combiné à des séances de musculation tous les jours. Comme le reste, j'ai fini par en avoir marre, et mon nouvel amoureux me prenait trop de temps pour que je puisse passer ma vie sur l'ordi.

J'en passe, et surement les meilleurs.

Bien sur, j'ai aussi essayé différentes pillules magiques, les diurétiques, les laxatifs et les vomissement.

Et puis un jour, j'en ai eu vraiment marre. Je suis allée voir une diététiste et lui ai parlé de mon obsession face à la nourriture, et de mon envie de m'en débarrasser. Je voulais qu'elle m'aide à retrouver une façon normale de me nourrir. Je suis ressortie de là avec une prescription alimentaire semblable à Minçavi. J'ai changé de diététiste. 5 fois. Toujours la même histoire. La dernière m'a parlé de liberté et d'éviter la restriction cognitive, mais son conseil était noyé dans 10 mètres de recommendations diététiques. J'étais toujours aussi obsédée, mais je cherchais une solution.

Puis, je suis tombée sur Zermati. C'était en 2007. Je n'en revenait pas. J'étais fâchée aussi, contre cette industrie de la minceur qui m'avait trompe et fait du tord. Contre la science qui s'empressait de juger tous mes bourrelets mais qui n'avait rien de décent à me proposer. Contre moi aussi, d'avoir embarqué, cru tout le monde... J'ai dévoré toute la littérature que je pouvais trouver sur la restriction cognitive et sur l'antirégime.

Et j'ai commencé mon blog. J'ai maigri. J'ai accepté les formes qui me restaient puis...

...je me suis perdue un peu en route! Petit retour à la case névrose chez Weight Watchers cette fois!

Mais j'ai appris, et on ne m'y prendra plus! J'ai mis des années à regagner les plumes d'estime perdues en route et je lutte encore quotidiennement contre les compulsions et les drôles d'idées que les régimes m'ont mis dans le crâne.

Ma seule tristesse, c'est de savoir que je suis impuissante à éviter toutes ces galères à mes nièces ou à des femmes que j'aime et qui se mettent au régime, que je vois enfler et dégonfler plusieurs fois par année et qui cherchent encore le régime miracle. Je n'ai pas un poids ou mes conseils sur la bouffe sont crédibles pour elles, mais pourtant, c'est que je connais la recette qui mène au surpoids.

Mais non, ça préfère écouter les conseils de Paris Hilton ou de Jennifer Aniston. Qu'est ce que j'y peux, moi?

6 commentaires:

  1. Tu sais bien que l'expérience des autres ne sert jamais !!
    moi, on me disait quand je régimais comme une imbécile , fais un peu de sport, je n'écoutais personne, je préférais prendre des saletés de médocs, moi, je me giflerais maintenant!!
    bisous
    anjana de LC

    RépondreSupprimer
  2. Contrairement à toi, je prenais les conseils, MOI.

    (euh, sur des sites pro ana, ça compte non?)

    En fait, je n'écoutais que celles qui avaient à mon avis un poids de rêve, quoi qu'elle fassent pour y parvenir. Brillant! Il y a des extrêmes et des moyens que je n'ai volontairement pas mentionné dans ce post, de peur de donner des idées à d'autres...

    J'en connais une autre qui pourrait se gifler... ;-)

    RépondreSupprimer
  3. Ma plus grande peur est que l'une de mes filles tombe un jour dans ce genre d'excès.
    J'ai fais mon premier régime à 10 ans, j'avais un peu de ventre. J'ai enchainé, les pilules, les diètes, l'anorexie presque, et les crises de boulimie...

    Et je m'en veux tellement de ne pas avoir su apprécier mon corps quand il était simplement normal. Je m'en veux de ne pas avoir dit à ceux qui me trouvaient grosse d'aller se faire voir et de m'accepter telle que j'étais ou rien.

    Aujourd'hui c'est moi qui paye, 40 kilos en trop...

    J'en parle un peu ici, si ça t'intéresse? : http://www.lamiteorange.com/categorie/girly-lollypop/ma-lutte-contre-le-poids/ :-)

    RépondreSupprimer
  4. Je vais aller voir ça! Ne t'en fait pas, à 10 ans, c'était la responsabilité de ton entourage de te protéger, de te faire savoir que tu étais belle, de t'accepter. Maintenant que tu es une adulte, tu payes, mais ce n'est pas de ta faute même si tu as maintenant la responsabilité de réparer les dégats. Je suis certaine que tu offriras cette acceptation et cette valorisation qui t'a manqué à tes filles!

    RépondreSupprimer
  5. S'accepter, ce n'est pas simple.
    Ne pas utiliser la bouffe pour compenser le reste, quand on y est habitué, ce n'est pas simple non plus...
    Avoir la motivation pour faire du sport, ce n'est pas simple non plus.
    Mais lire les témoignages quotidiens de ce blog me motive. Merci, je vais au moins essayer :-)
    Peut être un jour ces choses qui semblent nous demander tant d'efforts seront passées dans le domaine de l'habitude, mais pour ca j'imagine que le seul moyen c'est d'essayer et réessayer, toujours, même si on échoue. :-)
    Merci encore, et bon courage pour la vie et les efforts de tous les jours.

    RépondreSupprimer
  6. Rien de simple, mais je crois qu'on est en parcours pour se simplifier la vie. On échoue pas, on apprends! Le changement se fera patit à petit. Merci de tes mots, et bonne route!

    RépondreSupprimer