samedi 6 août 2011

Maman

Les serial positiveurs, ça m'énerve. Comment expliquer... Je n'ai pas de problème avec les gens heureux, ni avec ceux qui voient le bon coté des choses.

Bon, d'accord, j'ai de la difficulté avec UNE personne. Ma mère.

Aux pires maux de la vie, ma mère vous répondra avec une phrase toute faite remplie de petits soleils, de papillons et de petites pouliches roses. (et là, des exemples horribles me viennent en tête, comme l'an dernier quand elle a dit à la mère d'une de mes amies dont le mari s'était suicidé la veille: "ne t'en fait pas, après la pluie, le beau temps". Eh non, ce n'était pas du malaise, elle assume, elle assume toujours ma mère, même lorsqu'elle met des pamplets des outremangeurs anonymes dans le caddie des grosses à l'épicerie. Ah, ma mère...)

Sa page facebook est remplie d'amis du même acabit, tous aussi "positifs" les uns que les autres, mais à qui en général plus personne ne veux parler.

Quand on a maltraité les autres, quand on ne peut pas honnêtement faire le bilan de sa vie et en être fier, autant positiver. Je comprends.

Mais toutes ces belles pensées repassées et puantes empêchent le vrai dialogue.

Je ne suis pas certaine qu'après toute ces années, j'aurais envie de dialoguer avec ma mère si c'était possible. Je sens la lourdeur de secrets de famille dont j'ignore le contenu. Je sens la lourdeur de tous les non-dits. Je sens surtout la lourdeur d'années de maltraitance, voulue ou pas.

Je ne crois pas qu'il est bon de tout dire, mais je crois que j'apprécierais au moins ces mots sincères: je suis désolée. Ou encore, je m'excuse.

6 commentaires:

  1. Je viens de découvrir le lien de ton blog sur un site auquel nous sommes toutes 2 abonnées. :)

    Pour moi, positiver, ce n'est pas exactement ce que tu décris de ta mère.
    Positiver c'est se sortir des situations, trouver le petit rayon de lumière qui fera qu'on s'en sortira, immanquablement. Et voir le bon côté des choses quand il y a lieu.

    La réaction de ta mère face au drame de son(ton?) amie, c'est vraiment incroyable. Ce n'est pas du positivisme mais du j'menfoutisme, non?

    Pour se remettre d'un drame, il faut le digérer, admettre sa teneur atroce.

    Ma mère est un peu comme la tienne. Quand j'ai fait ma fausse-couche (rien de bien dramatique mais sur le coup c'est très douloureux) elle m'a dit, sans ménagement "Oh, valait mieux qu'il meurt hein, plutôt que tu mettes au monde un attardé!" Où est l'empathie? Où est l'acceptation de la douleur de l'autre pour le consoler et lui permettre d'aller de l'avant?
    Ce "positivisme" là c'est avoir des oeillères, c'est refuser la douleur d'autrui parce que c'est trop fatigant d'apporter le soutien en retour.

    J4ai mille autres exemples. Tout ce que je sais, c'est que pour "m'en sortir" pour arriver à voir la vie sous un beau jour, j'ai dû admettre les drames que j'ai vécu, admettre que si c'était très grave et que j'avais des raisons de souffrir. Balayer les mots de ma mère (et de l'entourage) tous les "Mais ça, ce n'est rien!""Tu t'en remets pas? Ben dis donc..." lourds de sous entendus...

    Bref, il y a une différence entre les gens dont tu parles et les vrais positifs. Pour voir le bon dans la vie, il faut aussi savoir définir le mauvais. C'est mon avis! :)

    RépondreSupprimer
  2. Tu as bien raison LMO, ce genre de positivisme, ce n'est que des oeillères contre la souffrance des autres mais aussi contre la sienne je crois.

    Je pense comme toi que les émotions négatives doivent être vécues et digérées et que la meilleure façon d'aider quelqu'un à passer au travers un moment difficile, c'est de lui offrir une bonne oreille et une épaule. Ensuite vient le reste!

    Nous avons des mamans qui ne nous enseignées au final à enfouir nos émotions négatives. Je ne sais pas pour toi, mais c'est tout un apprentissage que d'apprendre à les vivres pour vivre tout court!

    RépondreSupprimer
  3. rien à ajouter au commentaire de LMO,je connaissais une femme qui 2 jours après avoir enterré son fils qui s'était suicidé allait à une grande soirée, "car la vie continuait "disait-t-elle,et tous ses actes étaient du même
    acabit, certaines personnes disaient qu'elle était admirable de positivisme, moi, ça m'a complétement écoeuré!
    en effet ne pas confondre positivisme et égoïsme profond , sacrée défense quand on a le cœur sec!
    Bisous (toujours trés pertinents, tes billets)
    et LC à quelle étape en es-tu?

    RépondreSupprimer
  4. Merci Komtess!

    Égoïme ou autoprotection, je ne sais pas trop, mais ce dont je suis sure, c'est que ce n'est pas une façon saine de gérer ses émotions!

    Pour LC, je viens de terminer la gestion de mes EME, même si cette étape là est loin d'être finie pour moi. Je commence l'analyse de mes soirées...

    Et toi?

    RépondreSupprimer
  5. au même stade que toi, et j'ai lu la réponse que t'as faite JPZ , cet homme là ne ménage pas sa peine, et j'aime son empathie
    je sais que pr toi , ces EME sont encore moins gérables avec ta vie de famille , mais ce sera plus long, mais tu vas en surmonter le maximum, moi, je viens de passer au body scan (je connaissais la technique) en fait sur LC , on ns "oblige" à nous relaxer (dur pr toi, je sais ) mais c'est l'essentiel pr des belles émotives comme nous!

    RépondreSupprimer
  6. Étrange, j'ai déjà fait le bodyscan... D'ailleurs, je continue, même si je ne m'oblige pas à terminer la séance le soir; souvent, je m'endors!

    Tu as raison, JPZ ne ménage pas ses efforts et son empathie. J'ai beaucoup d'admiration pour cet homme si brillant!

    RépondreSupprimer