samedi 23 juillet 2011

Personne ne piquera mon fromage

Aujourd'hui, je me suis sentie étrangement sereine. Je ne me souviens pas d'avoir été aussi détendue en présence de nourriture, et de manger à ma juste faim sans quelque forme de contrôle que ce soit. Je n'ai eu envie de mordre personne: miracle! Je sens que je suis en train de régler mon intolérance aux émotions en les acceptant simplement. La pleine conscience, cet état d'être qui demande d'être présent et d'observer sans jugement et avec curiosité ce qui ce passe en soi, m'aide beaucoup, même si les exercices m'ennuie souvent et que mon esprit fait des allers-retours lune-terre non-stop pendant ceux ci.

J'avoue qu'avec l'absence de carnet, je me suis sentie en vacance!

Je me suis endormie avant hier en étant totalement paisible et bien, un état que je ne connais que lorsque j'ai la grippe et que je me traite au Nyquil. Enfin, pour être tout à fait honnête, j'ai aussi ressenti cet état quelques fois avec une juste dose de substance illégale, mais j'ai toujours eu trop peur de ressembler à mon père pour abuser de ces substances là, même si leur effet m'attire. Le problème sous jacent est le même: un mal d'être à masquer, des émotions ingérables. Je suis tombée dans la bouffe comme d'autres tombent dans d'autres dépendances, sans que la bouffe n'arrive plus à me réconforter.

Parlant de réconfort, le livre de Stéphanie Hahusseau (ou était ce celui du Dr Chozen Bay? Je lis les deux en parrallèle...) m'a fait prendre conscience de ce que je recherche profondément quand je me gave de fromage parfois. Plusieurs aliments sont reliés à des émotions, à des souvenirs. Quand j'étais enfant, au milieu de ma vie instable et de mes parents troublés, il y avait un phare d'amour et de plaisir qui était, et est toujours malgré son départ l'an dernier, mon héro. Mon grand-père m'a initié aux fromages les plus gouteux, en commençant par le doux jarlsberg. C'était un petit plaisir juste pour nous deux et quand je passais plusieurs jours à la maison, il en achetait juste pour moi.

Aujourd'hui, quand la vie me submerge, j'ai souvent envie de fromage, surtout de Jarlsberg. Étrangement, je n'avais jamais fait le lien. Le fromage est pour moi un aliment profondément lié au bonheur, à la complicité, à l'amour.

L'auteure suggère de prendre conscience de ses envies de manger émotives, qu'elle appelle les faims du coeur je crois, et lorsqu'une envie se fait sentir, de prendre un tout petit bout et de le déguster en s'imaginant que l'aliment part directement au coeur pour le nourrir et le réconforter.

On a tord de fréquenter les extrêmes pour penser qu'on ne doit manger QUE lorsqu'on a vraiment faim. Le comportement alimentaire est souple, profondément humain, et la régulation fait son travail. Ça peut sembler contradictoire à l'anti-régime, mais je crois que ça ne l'est pas. C'est pour moi caractéristique d'une prise alimentaire normale, saine, détendue.

Le réconfort est aussi une fonction de la nourriture. Il y a toutefois tout un monde entre manger pour écraser ses émotions, sans conscience, et manger tout en étant pleinement conscient de ses actes, en prenant la décision de s'octroyer une douceur. La nourriture n'a pas d'effet réconfortant si l'esprit n'est pas présent quand on mange, et on peut alors manger sans fin, sans vraiment trouver un réconfort durable. Tout est dans la conscience, dans le choix, dans la présence.

On me réclame à grand cris... j'y vais!

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