lundi 11 juillet 2011

Déprime.

La déprime, ce n'est pas une émotion. Les émotions sont primaires: tristesse, colère, joie... Ma fille de 14 mois n'est pas déprimée. Parfois, elle est triste, et quand elle est triste, elle pleure. Moi, je rationalise, j'évite, je refoule, je sublime...

Je ne peux pas parler des déprimes des autres, que des miennes. Mes déprimes à moi, c'est l'épuisement de la vraie résilience, puis du "faire comme si ça va bien". C'est le besoin d'être vraie dans un état que le temps n'a pas arrangé. C'est une pseudo émotions qui en cache d'autres.

Jai vu ma grand-mère être super forte toute sa vie, ne pas être capable de sortir d'une fausse résilience, d'un état de pseudo bonheur forcé, pour finir dans sa vieillesse anéantie par la tristesse accumulée au fil des années, incapable de dormir, la larme irréfutable.

Malgré cela, il m'est difficile d'accepter mes propres moments d'abattements. Pourtant, je sais que les émotions, particulièrement celles qui me dérangent, me sont utiles à trouver les besoins profonds que j'ai oublié de remplir, sans quoi le bonheur et l'authenticité ne sont pas possibles.

Parfois, à défaut d'affronter, je me cache derrière d'autres émotions qui ne me servent qu'à me distraire du problème de fond, trop éprouvant.

J'ai besoin de quoi au juste?

J'ai besoin de respect, et on ne l'obtient pas des autres si on ne se respecte pas soi-même.
J'ai besoin de me sentir aimée, et je suis aimée, le problème c'est de le ressentir. C'est mes yeux aveugles qu'il faut changer.
J'ai besoin de m'accomplir comme mère, mais en acceptant que les choses trop parfaites n'existent pas et que leur idée rend tout le monde fou.
J'ai besoin de m'accomplir comme être humain, mais pour cela, il me faut accepter la vulnérabilité qui vient avec.
J'ai besoin de mes erreurs. Comment apprendrais-je sans elles?

Et pour l'instant, j'ai surtout besoin de me connecter sur moi même, de ressentir clairement ce qui me dérange plutôt que ces sentiments vagues, diffus et aliénants de déprime et d'anxiété dans le vide.

Le problème, au fond, c'est d'essayer de ne pas être déprimée plus profondément. Ça fait durer le mal-être en le diluant sans lui enlever son goût. Suis-je capable de vivre l'émotion pour la laisser couler?

J'ai donc BESOIN de déprimer. Puis d'avoir du temps calme et heureux pour me reconnecter aussi à la partie de moi qui sait trouver l'apaisement et le bonheur...

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