mercredi 14 septembre 2011

Questions de formation

Je commence, à temps partiel, une formation pour devenir psychologue. À temps plein, ça prends 8 ans; 3 ans pour le bac et 5 pour le doctorat. Je précise pour les amis français que notre bac n'est pas le même que le votre. Ici, on fait 6 ans d'école primaire, puis 5 de secondaires pour avoir un D.E.S. Ensuite, on passe au CEGEP pour 3 ans si on fait une formation technique, 2 si on fait un pré-universitaire ou plusieurs si on est, comme moi, un peu perdue. Ensuite vient l'université: bac, maîtrise, doctorat, PhD... Là aussi, j'ai pas mal usé les chaises.

La formation en psychologie emmène une entrée directe au doctorat. Après les 3 ans du bac, moins de 10% des demandes pour le doctorat son acceptées. Il faut avoir des super notes ET se trouver un directeur de thèse. J'y pense à sans arrêt. Les gens font plein de bénévolat et orientent tout leur C.V. dans l'espoir d'y être admis. J'ai un super C.V., mais comment prendra-t-on le fait que pour ces quelques années de bac, je choisi de passer le meilleur de mon temps auprès de ma fille?

Déjà, j'ai peur de sortir atrocement vieille. Même en oubliant ce léger détail, je stresse à l'idée de me planter. Oui, je stresse toujours à l'idée de me planter, mais là, il y a cette fois de bonnes raisons de le faire. Les faux pas ne sont pas permis au bac, et je n'ai pas tellement envie de perdre des années pour rien.

Pourtant, j'aime la matière (hormis mon cours de stat. Qui peut donc aimer ça?) et la méthode d'enseignement. Les cours me donnent envie de continuer. C'est passionnant, et je ne trouve pas ça bien difficile. Je sais que je peux y performer. Et c'est gérable avec un agenda de maman impliquée. Encore faut-il se démarquer dans des classes de près de 200 étudiants!

Je pourrais continuer mes études de sage-femmes, mais je crois pouvoir dire avec de plus en plus de certitude que pour le moment, je n'ai pas envie d'une séparation si intense d'avec ma petite famille. Je pourrais aussi aller faire une formation d'infirmière, mais il me faudrait alors me mettre à jour en math et en physique, et l'idée me donne des envies d'automutilation. Je ne me souviens de rien, et je n'ai pas envie de recommencer au début.

Dans mon projet idéal, j'aimerais faire ma thèse autour de l'intervention auprès des intervenants en humanitaire surmenés, en dépression ou en SSPT dans une approche émotivo-comportementale. J'aimerais aussi travailler à développer des programmes de santé mentale pour les victimes de guerres ou autres catastrophes humanitaires collectives. Quelque chose dans le genre.

J'aimerais aussi, bien sur, avec les problématiques liées au poids, mais encore faudrait il que je me sorte de mes propres problèmes, ce que j'ai bien espoir de faire.
 
Mais est-ce que je fais fausse route en m'engageant dans une formation si longue et compétitive? Vais-je finir encore plus perfectionniste, névrosée et grosse pour m'accomplir? Suis-je capable de gérer et de ne pas me mettre à étudier de façon quasi pathologique? Faut-il étudier de façon quasi pathologique pour être un bon étudiant? Est ce possible de tout vouloir à la fois: famille, carrière épanouissante, épanouissement personnel, amitiés entretenues, etc...)?

Je devrais aller siester plutôt que de ruminer ces questions angoissantes...

7 commentaires:

  1. Beaucoup beaucoup beaucoup de questions... Mais là personne ne peut y répondre à ta place.
    Que te conseiller à part respecter tes envies et tes besoins d'épanouissement ? Je te dirais : si tu ne sais plus ce que dit ta raison, écoute ton coeur !...

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  2. Un truc qui m'aide : si ça mrche, c'est que c'est juste. si je me plante, la vie se charge très vite de me le faire savoir !
    Pomdereinette

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  3. Surtout ne pas se sentir obligée par les regards extérieurs. Faire ce qui nous appelle. Quand on veut, on peut, mais savoir que la vie est très courte. Ne pas tout sacrifier pour son enfant, elle a besoin d'une mère épanouie pour suivre la même voie. Si en temps et en argent tu peux te permettre quelque chose, fais-le. Et pour dé-stresser : même si tu "échoues" à un exam, les acquis sont les acquis, tu t'en sortira toujours. De toute façon tu n'échoueras pas.
    Et infimière...laisse tomber.
    Nicci

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  4. Si je peux me permettre.. ne va pas nous faire les wonderwoman en voulant que tout soit parfait.
    Fait de ton mieux.

    En revanche pour gagner la paix, il faut préparer la guerre. Donc fonce en psycho si c'est ce que tu veux faire. Mais prépare tes arrières au cas où ça planterait.. et ce au fur et à mesure de la formation /// c'est toujours mieux.. Et ça evite le stress :)
    Libellule

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  5. Vous êtes toujours de sage conseil!

    Pourquoi pas infirmière, Nicci?

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  6. Ha ! C'est un métier ingrat avec des horaires atroces et aucune considération ni des médecins, et peu des patients dans le sens où on n'a pas le temps de faire du relationnel car il y a trop de boulot (dans le système français en tout cas). Tu travailles jour fériés (noël au boulot et pas auprès de ta douce, ça te dis ?), nuits, dimanches. C'est assez physique, tu cours partout, et jusqu'à l'âge de la retraite.
    Ceci avec des équipes majoritairement féminines...
    Ça te parles ?
    Nicci

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  7. Je crois que c'est un peu la même chose au Québec, mais dans ma petite tête idéaliste, j'imagine quand même que j'arriverais à trouver mon bonheur hors centre hospitalier. Cependant, pour les équipes majoritairement féminines, sans vouloir dénigrer mes semblables, je crois que ça resterait une contrainte majeure: les ragots, les jalousies, l'hypocrisie... Une raison de plus d'apprécier les mâles!

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