vendredi 16 septembre 2011

Compulsions

J'ai un problème avec l'acte de manger. Je n'ai pratiquement plus de compulsions hors repas. Par contre, souvent, les repas se transforment en compulsion, peu importe le type de faim du départ.

Être devant de la nourriture me rend anxieuse. J'ai peur de ne pas arriver à respecter ma faim. Et, bien sur, plus j'ai peur, plus ça dégénère, et plus l'envie automatique de trop manger pour me calmer se fait forte, ce qui me stresse car je ne veux pas y céder, ce qui augmente d'autant plus l'envie de manger. Savoir que c'est une EME ne m'aide pas: mes signaux se brouillent et je finis par tout avaler en me coupant de ces pensées, mais je me coupe alors des signaux de mon corps en même temps, et le stress reste présent.

Et quand je maigris, (ou que je pense que j'ai maigris, ou que je me dis que ça va bien) c'est encore pire car j'ai encore plus peur que mon comportement alimentaire gâche mes résultats, ce qui me stresse... et gâche mes résultats!

Je suis rendue dans le programme à un endroit que je ne trouve pas très problématique pour moi. Par contre, je continue de travailler sur ces EME et à pratiquer la pleine conscience, des étapes "terminées" sans voir vraiment de différences. Enfin si, il y a une différence: je compulse plus qu'avant!

Au moins, grâce au programme, en attendant pour remanger ensuite, je ne prends pas de poids. Mais dès que la nourriture entre dans ma bouche, ça recommence.

J'en ai marre de me nourrir sur ce mode, et j'aimerais finir par passer par dessus et, qui sait, peut-être même voir des résultats!

Suis-je un cas désespéré?

Je crois que je vais envoyer ma question au dr Zermati...

J'imagine qu'il me répondra sans doute de ne pas fuir ces sentiments désagréable et d'en prendre encore plus conscience avec des exercices de PC. J'ai l'impression qu'il faudrait que je m'arrête chaque bouchée et que je fasse une psychanalyse devant mon assiette. Si j'étais seule, je ne sais pas si j'y arriverais. Avec une bouche hurlante à nourrir en plus de la mienne, c'est vraiment difficile. Il ne s'agit pas que de reconnaitre l'émotion mais d'arriver à ne pas la refouler et à rester dans l'inconfort, sans obligtoirement manger. Je ne suis pas à l'étape d'arriver à choisir de manger ou pas. J'ai l'impression que si je "choisis" de ne pas manger, je garde à l'intérieur une tension qui s'accumule et qui me mène tout droit vers une compulsion pire encore.

Vivez vous des choses semblables?

6 commentaires:

  1. En ce moment je suis plus dans l'oubli de la pleine conscience. En particulier le week-end, chaque repas avec les enfants, ou des amis. C'est après manger que je me dis : et zut, je n'ai fait attention à rien de ce que je mangeais...!
    Pourtant j'ai l'impression que je mange moins à table que ce que je faisais avant. J'essaye de meiux repérer ma satiété. En tout cas, quand je sais que je n'ai plus faim (juste abant d'avoir le ventre TROP plein, qui commence à donner des signes de trop plein ,donc après la satiété quand même...) Alors j'arrête de manger. Même si le dessert est délicieux. Même si j'adore ce qu'on me propose. Je ne peux plus, tout simplement. Mon corps autant que mon esprit refusent de manger encore, pour aucun bénéfice gustatif, et surtout pour un grand inconfort plus une culpabilisation.

    Je ne suis pas d'une grande aide, d'autant qu'en ce moment clairement je mange moi aussi trop aux repas. Pas au point de me sentir mal après, mais trop quand même... Il va falloir réajuster tout ça pour trouver le bon moment de la satiété. Je crois que l'application de la dégustation va vraiment m'aider... Il faut que je m'y efforce... Oui vraiment, en en parlant ici, je me dis que la dégustation est vraiment ma planche de salut !

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  2. Je connais cela aussi. Ma thérapeute me dit que c'est de l'auto-sabotage et tant que ma peur de maigrir sera omniprésente, j'aurais du mal à changer de comportement.
    Bon courage!

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  3. J'y arrive. Retour des compulsions, que je croyais dépassées depuis des années. Des larmes à fleur de paupière, mais pas question de pleurer. S'interroger sur ma satiété, ne plus manger quand plus faim, c'est lâcher un bouclier. Aujourd'hui, je me suis camouflée derrière le mien, quoi qu'il m'en coûte. C'est encore le seul que je connaisse... Parfois je me dis aussi "si j'étais seule... sans enfants, sans conjoint" puis je me souviens du désespoir de jadis, seule face à la compulsion, alors non, c'est pas si simple. Désolée de ne pas avoir de réponses. Disons que savoir qu'on est plusieurs à ramer de concert, peut-être ça aide :-) Pomdereinette

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  4. Valoulette: il y a tout de même de l'amélioration! J'espère que tu en es fière! Faut quand même laisser aussi le temps faire son oeuvre; les changements en profondeur ne se font pas du jour au lendemain (HÉ-LAS!!!)

    Teparlerdemavie: je ne sais pas si j'ai peur de maigrir, toutefois, je n'arrive pas à me visualiser plus mince...

    Pomdereinette: j'aurais pu écrire la même chose, ligne pour ligne. Dommage que vous soyez toutes si loin, un bon café ensemble avec les loulous qui jouent à coté, ça aurait fait du bien!

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  5. Courage, notre relation complexe à la nourriture s'est construite lentement, imbriquée dans toutes sortes d'émotions positives et négatives, si on pouvait tout changer du jour au lendemain , ça se saurait ! Mais déconstruire et reconstruire, ça ne peut se faire que pas à pas et ça prend du temps et pas que du temps, ça vide aussi (émotionnellement) et la tentation est alors bien grande de combler ce vide par la nourriture...
    Ces jours je m'interroge quand je vois ma puce de 22 mois, enfourner la nourriture jusqu'à plus pouvoir fermer sa bouche...Je me dis que ce travail que je suis en train de faire sur mon rapport à la nourriture va aussi peut-être permette à mes enfants d'avoir un rapport à la nourriture plus sain que n'a été le mien .Peut être ne se débattront-ils pas dans les luttes qui sont les miennes pour réapprendre à être en paix avec les aliments. Affectueusement . Damaris

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  6. Tu as bien raison, Dana. Et je me dis la même chose quand je vois ma fille...

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