vendredi 9 septembre 2011

Bilan de semaine

Ça n'aura pas été facile. Ça n'aura pas été catastrophique non plus. Cette semaine a été, sans trop de surprise, un petit retour en arrière au niveau du programme. Ça fait partie du processus normal, j'imagine.

Quand je fais quelque chose, j'aime m'y donner et y être à 110%. C'est comme ça pour la maternité, pour l'université, pour le reste. Le problème, c'est que forcément en faisant quelque chose, on en néglige une autre. Je n'ai jamais su assumer la perte qui va avec le fait de choisir. Moi, je veux tout!

J'ai été si heureuse de reprendre les cours. Prendre des notes ne m'a jamais semblé aussi épanouissant. Le métro est un axe de liberté. Mon sac d'école est une île des Galapagos à explorer. Je suis heureuse d'être là, excitée, et je sais que j'ai de la chance.

Mais en même temps, je me sens si triste de ne pas être auprès de ma puce, qui grandit tellement et change si vite. Je la regardait aujourd'hui, avec ses cheveux fraîchement coupés comme une grande, et ma petite grandit tellement. À 16 mois, elle commence à vouloir explorer le monde par elle même. Elle parle comme pas possible. Elle a des goûts bien à elle, et des humeurs très affirmées. Mon bébé a entamé sa marche vers l'autonomie et c'est pour moi une petite déchirure douce mais certaine. L'amour absolu a quelque chose de la mélancolie. Je voudrais juste déguster chaque secondes de ces temps si particuliers!

Mais il faut bien un jour que je commence à me détacher un tout petit peu, comme elle le fait, pour que la vie continue de s'étoffer autour d'elle et de moi. Sinon, je ne cultive qu'un amour qui ne peut que finir loin de moi et à qui il faut donner des ailes de bon coeur.

Et quand je me sépare entre différentes passions, la culpabilité n'est jamais bien loin, car j'aimerais tellement en donner plus à chaque chose, mais quand j'en choisi une, j'en laisse une autre, un petit deuil que je n'assume pas. Pendant que j'étudiais un minimum aujourd'hui, j'ai planté ma fille devant le Roi Lion et je m'en suis sentie triste jusqu'au bout des doigts qui tapaient mes notes. J'aurais voulu travailler mes cours et lire une histoire; aller aux balançoires et faire mes lectures. C'est un petit gâteau qui a tenté d'éponger la tristesse...

Et j'ai mangé ce soir sans faim, un choix cette fois, l'envie d'arriver à faire taire cette boule de tension et de tristesse qui m'habite depuis une semaine. Sans trop de succès, bien sur!

Mais la conscience est là; je ressens ce qui m'habite et le voit comme une invitation à retrouver mon équilibre. Esprit, coeur, corps; ils ont tous besoin de moi pour continuer comme j'ai besoin d'eux, et la nourriture ne fera pas tout. J'ai envie de trouver un temps pour méditer et ressentir, un temps pour bouger et me dépenser, un temps pour étudier et réfléchir, un temps pour me mettre jolie, un temps pour dormir même si ça ne dépend pas que de moi...

...et beaucoup, beaucoup de temps pour aimer et partager des instant avec ma fille et mon amoureux.

C'est réaliste? C'est possible?

Comment ne pas vouloir viser la perfection pour mieux aller chercher tout le jus de la vie? Je sais que je m'impose un stress inutile, mais je ne peut m'empêcher d'attendre beaucoup de l'existence et de prendre les moyens pour y arriver!

2 commentaires:

  1. J'aime beaucoup ta façon d'écrire et de définir les choses. On sent beaucoup de lucidité et une grande envie d'avancer, d'évoluer. :)

    Quand on devient mère, c'est si difficile de continuer à vivre sa vie "comme avant". C'est impossible même, on voudrait se consacrer à son enfant, surtout quand il est bébé.
    Après, ils grandissent et on est heureux qu'ils fassent leur vie et on se doit de faire la nôtre. Mais quand ils sont petits, quelle difficulté!!!

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  2. Que oui... On a pas vraiment le choix de grandir en même temps qu'eux!

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