lundi 12 septembre 2011

Perfectionniste en échec

Je ne suis pas très fière des derniers jours. Peut-être que si j'en finissait avec la honte et la culpabilité qui meublent les après compulsions, ça durerait un peu moins... Au lieu de me dire que je ferai une journée parfaite le lendemain pour compenser, je pourrais me dire que je vais m'écouter de mon mieux et même manger un aliment réconfortant si le besoin est là. Oui, je pourrais... Reste à le faire!

J'ai eu un autre bilan aujourd'hui, et Linecoaching m'informe que je fais plus de compulsions qu'au début du programme. Oui, je m'en était rendu compte... En fait, je suis un peu découragée aujourd'hui, avec ces autres séances de pleine conscience à faire en pleine journée qu'on me met au programme. Déjà, trouver du temps pour la pleine conscience est un défi quotidien, quand je dois le faire à un moment précis, souvent, je n'y arrive pas et je m'en sens coupable. Les repas sont des moments névralgique ou je me transforme en G.O. alimentaire, pas des moments ou je peux me poser tranquille et seule sur mon coussin pour contempler mes états d'âmes. C'est peut-être un bon moment pour travailler mon tout-ou-rien-isme et mon perfectionnisme. Parfois, ce n'est simplement pas possible de faire tout comme dans le meilleur des mondes et ce n'est pas une raison pour se gorger de chocolat. Je pourrais... Reste à le faire.

Je meurs d'envie de me peser et d'ainsi mesurer les dégâts pour faire dans l'autotorture. Mais à quoi bon? Je pourrais... Reste à ne pas le faire!

Je n'arrive pas à me détacher de l'envie de faire baisser la tension en me promettant que tout sera parfait demain. La vie d'étudiante polit mes travers. Vous devriez voir mes notes de cours; je n'y peux rien, pour moi c'est des notes présentables à l'ONU ou alors un torchon total, puisqu'en étant imparfaite, c'est déjà la déchéance, alors autant tout abandonner. 

C'est pareil pour la bouffe, sauf que je n'arrive pas à tenir le rythme de mes standarts le plus souvent du temps. C'est mon exutoire, l'endroit où je me rebelle contre ma propre dictature! Ennemi identifié, le perfectionnisme, mais ramifié dans toutes les cellules de mon être et dans tout ce que je fais. La désintoxication est difficile, d'autant plus que ça a des avantages d'organiser sa vie pour performer, même si c'est impossible, et insoutenable. Pourtant, je réussi dans bien des domaines, et ça ne me suffit pas. 

Je crois que je continue de compulser parce qu'au fond, je ne supporte pas l'idée de réussir aussi dans ce défi qui m'a toujours résisté. Comment pourrais-je me dévaloriser si je réussissais dans tout ce qui me tien à coeur? J'ai l'impression que je serais perdue dans mon identité. Peut être qu'avant tout, c'est cette identité qui est à revoir. Je suis capable de bien des choses, mais pourquoi vouloir à tout prix le prouver encore et encore? La personne la plus impossible à satisfaire, c'est moi.

Mais surtout, ai-je vraiment envie d'être si parfaite, de garder au fond de moi cette tension, cette pression qui grandit lorsque je veux tout faire mieux que bien? Il y a au fond de moi un petit bout de fille qui sait qu'être si "parfaite", c'est malsain, et qui se donne de l'air en mangeant mal, trop, n'importe quoi qui sorte de la perfection. 

Peut-être que le problème de, fond, c'est que j'ai l'impression d'être ce que je fais, même si j'aspire tellement à être, tout court. J'ai peur du vide et de l'infini. Pour moi, c'est pareil, et ce que j'ai dans le coeur. C'est donc tellement rassurant de se donner de la substance avec un travail parfait, une réflexion poussée, un rôle joué comme il se doit parce que derrière, il y a quoi?

J'ai beau réfléchir sur la question, ça ne m'avance à rien. J'ai toujours d'un coté cette liste de chose que je voudrais faire, une tension énorme aussi bien si je ne les fais pas que si je le fais... En faisant tout bien, je me sens momentanément mieux. Ça ne dure pas. C'est comme les compulsions, une façon inefficace de me faire du bien. 

J'ai besoin de mesure, de modération, mais je n'ai pas de mode d'emploi pour un tel programme...

4 commentaires:

  1. Auto-Sabotage volontaire ? ça y ressemble, non ? Soit je fais tout bien, soit je plante tout pour être sûre de ne pas avoir réussi qu'à moitié.
    Accepter, et arrêter de se dire "au point où j'en suis... Promis demain j'arrête !" ça ne sers à rien, parce que si demain ça dérape, humiliation personnelle et tout coule. Je sais que tu le sais. Je sais que c'est ce que tu n'arrives pas à faire...
    Je t'envoie un gros calin et un message : ça peut aller mieux maintenant, ou demain, ou après-demain, mais ça peut être pire aussi un autre jour.
    Je crois qu'on s'illusionne trop et qu'on donne trop de pouvoir à notre "nous" du futur. Nous resterons les mêmes au fond, reste à l'accepter et à composer avec, pour être moins dures avec ce nous qui finalement n'est pas si mal ?!

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  2. Moi aussi je me suis fait taper sur les doigts à cause de la concentration sur la respiration, je laisse tomber ce truc et je fais autre chose de plus amusant, et hop dehors la compulsion. (Enfin pas tout le temps...) Faire des progrès c'est comme ça : des hauts puis des bas, puis de la stagnation, des petits pas, des grands sauts, du recul, des freins, un grand coup d'accélérateur. Mince on est pas des mécaniques ! Et puis la perfection c'est ennuyeux, non ? Si.

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  3. J'ai besoin du coup d'accélérateur là! Encore un déjeuner ou je voulais tellement ne pas manger (je précise quand même que je n'avais pas faim!) que j'ai fini par compulser. Auto-sabotage? Je ne sais pas trop. Surement un peu, sans doute. Sur ce, je vais profiter de la sieste pour aller faire de la pleine conscience sur mon nouveau zabuton...

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  4. ça ne te consolera pas mais ici ne pas compulser se traduit par fatigue et énervement plus plus et donc manque de patience avec mes loulous. Je ferais mieux de péter les plombs sur une plaque de chocolat ! En attendant de ne plus les péter du tout... Respirer... Respirer...
    Pomdereinette

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