dimanche 8 janvier 2012

Non non, je ne suis pas morte ni subitement disparue; je reviens simplement de 2 semaines de vacances à Cuba... ;-)

Je me suis posée la question pendant ce voyage à savoir pourquoi je ruine systématiquement mes progrès, au point d'arriver à ne plus y croire. Et ces questions la se posent généralement la bouche pleine et le coeur plein d'anxiété.

Il y a des ces questions devant lesquelles on est comme un aveugle devant une grande porte de chateau fort barrée dont on a pas la clée, séparée de cette dite porte par un pont levis monté surplombant une rivière remplie de crocodiles. On a beau vouloir, les réponses ne sont pas accessibles à la conscience.

Et parfois, on tombe sans le vouloir dans un passage secret qui mène au coeur du chateau.

Ce matin, dans ma douche, je pensais à la séduction et à ces années où j'en faisait un art. Et ça m'a frappé.

Pendant mon adolescence, j'ai du lutter pour me réapproprier un corps dont je m'étais dissociée pour survivre. Et j'y suis arrivée. J'ai passé quelques années à habiter mon corps, à y être relativement bien, ces mêmes années ou j'explorais les relations homme-femme par tous les sens... Après des années de désordre alimentaire, je mangeais normalement, je m'entrainais et j'avais un corps que je jugeais montrable...

Et puis, un soir où je me questionnais sur ma difficulté à bâtir avec les hommes des relations profondes qui n'étaient pas basée que sur l'attirance ou le sexe, un soir ou j'étais peut-être plus fragile que les autres et où j'avais décidé de rester à la maison pour être seule avec moi même, les choses ont basculé.

Un inconnu est venu dans la nuit dans ma chambre avec l'idée de coucher avec moi. Si les choses ne sont pas allées jusqu'au bout et si j'ai toujours affirmé, même en psychothérapie, que ça ne m'avait pas fait grand chose, il est évident que c'est à partir de là que je me suis mise inévitablement à grossir. J'avais perdu l'équilibre avec ce corps objet de désirs. Je n'ai plus été ensuite qu'avec des hommes qui m'admiraient pour ma personnalité ou mon intelligence. Et je me suis graduellement bati un corps qui me protège des regards.

Pourtant, et c'est paradoxal, il y a une partie de moi qui adore séduire. Il semble qu'il y ait aussi une partie de moi enfouie qui en ait saisie le danger et qui s'en protège. C'est si classique et connu que ça en est frustrant. Pourtant, c'est aussi plus complexe, plus nuancée. Je n'ai pas peur d'être agressée. J'ai seulement la haine d'être vue comme une proie, de ne pas être considérée dans mon entièreté, de pouvoir être utilisée puis jetée comme un corps vide.

Alors pour ne pas être ce corps vide, je le remplis, le déforme sans que ce soit en accord avec mes valeurs et mes désirs conscients.

Et il y a aussi cette peur dee moi même en tant que séductrice. Pourrais-je vraiment m'empêcher de faire du mal à ceux que j'aime, mon amoureux et ma fille, si j'étais plus attirante? Je ne pense pas encore avoir réglée avec moi même cette envie d'être aimée par tout le monde...

4 commentaires:

  1. Ah ouf j'ai eu peur que tu ne reviennes pas......faut dire cuba c'était un risque de ne pas revenir! j'ai le même genre de questionnements sur attirance/séduction/ et je vais te relire et me pencher sur la question. Bon retour à toi.

    Lia

    RépondreSupprimer
  2. La question est intéressante...
    A creuser chez moi aussi je pense. Merci de l'avoir partagée !

    Et bon retour alors !

    RépondreSupprimer
  3. oh là, tu viens de faire un grand bond en avant non? contente de te lire à nouveau.
    une fidèle lectrice, qui laisse rarement des commentaires.

    RépondreSupprimer
  4. Un bon en avant, je l'ignore, mais j'ai surtout l'impression d'avoir resséré les liens avec mon frigo :-(

    RépondreSupprimer