mardi 28 juin 2011

La satiété: fin mécanisme de plaisir

J'ai passé beaucoup de temps à essayer de saisir le concept de satiété. Diminution du plaisir gustatif? Disparition de la faim? Satisfaction? Ça vient à cette bouchée là ou à celle là? La question restait désespérément mystérieuse, et à force de vouloir faire parfait et de ne pas avoir l'impression d'y arriver, je finissais par me décourager et vraiment manger trop quand je lâchais prise.

Ce qui me frappe aujourd'hui, c'est que la satiété est un mécanisme fin de bien être, plus subtil que la faim mais aussi moins impératif à maîtriser pour perdre du poids.

La faim finit en général par être plutôt dictatoriale. Le corps a besoin de carburant, et il le signifie. La satiété nous informe de la juste mesure des choses mais n'est pas aussi tyrannique, simplement parce que le corps sait se réguler.

Si on mange trop, on aura simplement du carburant pour plus longtemps. Ce sera moins optimal niveau bien être et occasionnera une surcharge momentanée inutile pour l'organisme, mais si on attends le retour de la faim, il n'y a pas de problème au niveau du stockage.

Le problème, c'est que si on mange trop, on a pas nécessairement besoin de manger trois fois par jour (ou plus!) et, si on le fait, on finit par perdre la faim en même temps que la satiété. Le corps s'encrasse et s'encrasse, devient lourd pour de bon. On a alors plus accès au plaisir que seule la faim qu'apporte la modération peut apporter.

La faim, la véritable faim physique, je ne me souviens pas de l'avoir honorée convenablement souvent dans ma vie. Quand je la ressentais, après une journée en plein air ou de sport, je me sentais obligée de manger comme un ogre. Plus souvent encore, il fallait trouver des stratégie pour ne pas la ressentir, pour l'ignorer, pour ne pas y penser, dans le cadre de régimes crève-faim qui me rendait de plus en plus obsédée par ce que je ne pouvais pas avoir. Tellement d'année à travailler contre moi, contre mon corps, à prendre la faim comme une ennemie...

On ne trompe pas les mécanismes fins de régulation du corps longtemps. À la fin, dans plus de 95% des cas, c'est lui qui finit par gagner et par prendre de la marge pour la prochaine famine. Pour les 5% de gens restants, je n' ai jamais rencontré de ces rois/reines de la calorie qui m'aient donné envie de vivre leurs vies pleines d'interdit, de contrôle et de personnalité de bas bruns, minées par l'énergie mise à se faire ch... . Ça doit exister, mais je ne les connais pas!

Le défi subsiste: apprendre à honorer son corps et son appétit dans un monde qui oscille entre la gloutonnerie et la famine choisie. Dans une tête, la mienne, qui a pris les aliments pour refuge aussi. Je voudrais manger comme je voudrais vivre: dans la sagesse, la simplicité et surtout, le plaisir!

Comme le disait Brillat-Savarin, la gourmandise est l'ennemie des excès. Attendre la faim, c'est manger dignement, avec la sagesse de son corps, mais cultiver l'art de la satiété, c'est faire nourrir le véritable gourmand en soi, celui qui sait que les premières bouchées sont les meilleures et qui profite pleinement de son plaisir en cherchant les meilleures conditions pour qu'il naisse et vive!

Toujours du même sage: «L'avenir n'est point encore ; le présent n'est bientôt plus, le seul instant de la vie est l'instant de la jouissance.»

On pourrait perdre du poids à manger régulièrement trop et en attendant la faim, mais tant qu'à cheminer, autant le faire dans le plaisir gustatif maximum! Vive la satiété! On l'aime aussi parce qu'elle reste un choix qu'on peut sans problème outrepasser si le coeur nous en dit!

1 commentaire:

  1. salut
    je suis exactement dans le même cas que toi!
    les bonnes choses pleine de calories m’obsède (surtout quand elles sont présentes dans mon frigo et surtout quand je suis au régime lol) , j'imagine ce que je pourrais manger et avec quoi (en ce moment un petit bout de rustique sur un ravioli le tout cuit au micro-onde 10s , je sais... je sais...j'ai des envies bisard mdr) J' essais d'attendre que ca passe mais rien y fait et puis finalement quand je craque, c'est bon mais pas autant que lorsque j'avais imaginé le manger xD et après je suis dégoutée d'avoir craquait avec de la culpabilité pour, finalement, recommencer après.
    C'est le cycle des gourmandes :(

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