jeudi 29 septembre 2011

Égratignures

Il fallait bien parler de mon sentiment de libération partielle de mes compulsions pour expérimenter une journée comme aujourd'hui.

Comme un réflexe, elles sont venues habiter mes heures et accompagner sauvagement l'égratignure que j'avais au coeur aujourd'hui.

Toute la matinée, parce que le hasard fait drôlement les choses, j'ai entendu parler d'abus et de violences qui m'ont bizarrement remmenée à ma propre histoire.

Et bizarrement, je ressens ce que je ne ressentais pas, comme si quelque part dans un détour récent d'existence, mon armure avait fondu sans que je m'en aperçoive.

J'ai fais des années de thérapie sans arriver au coeur de l'émotion, saus ressentir vraiment autre chose que de la pitié pour des gens qui eux, n'ont jamais eu pitié de moi. Saus doute pour ne pas prendre ce statut que je déteste: victime.

C'est une bonne nouvelle, sans doute, mais elle s'accompagne d'un sentiment de fragilité qui fait peur, et des émotions avec lesquelles je ne sais pas trop quoi faire.

Alors j'ai mangé jusqu'à en avoir mal au coeur. Question de moins le ressentir, ce coeur.

C'est comme si, brutalement, elles étaient revenues habiter en moi, cette petite fille et cette jeune femme sans lesquelles je me suis développée. Parfois il faut se priver de parties de soi pour continuer à grandir. Mais quand elle reviennent, elle ont du retard à rattraper, et on doit apprendre à les connaitre, en douceur; elles sont un peu sauvage.

Mais elles ne reviennent pas seule. Je suis en colère, drôlement en colère, et je suis triste avec elles.

Mais avec elles, la possibilité d'être entière. Je me ressens même dans les extrémités sombres, mais je me ressens, et je me sens mieux. Mes relations avec les autres sont plus fluides. Je suis plus zen. Plus présente. Heureuse. Pleine d'espoir. Vivante...

Et tout ça, ce n'est pas rien.

mercredi 28 septembre 2011

Les liaisons dangereuses

Je compulse plus que jamais depuis que je suis en thérapie et que je fais Linecoaching. Il m'arrive aussi de penser des vacheries cinglantes, de les dires quand elles sont méritées, et d'en être parfaitement heureuse.

Ma thérapeute, que j'ai vu ce matin, croit que je fais beaucoup de progrès.

Le pire, c'est que moi aussi.

J'ai été de marbre en parlant de plein de choses qui pourraient me bouleverser, mais les larmes me sont montées aux yeux en parlant que je sentais que je pouvais maintenant vivre sans compulsion, que j'imaginais cela possible. Définitivement.

Évidemment, ma thérapeute, cette sadique, saute toujours sur ces occasions ou ma voix chevrote un peu pour tourner le fer dans la plaie...

Je me sens un peu comme à la fin d'une longue relation d'amour. Tu l'embrasses juste pour être sure que tu ne l'aimes plus. T'arrives pas à le laisser. Ça serait quoi toi vie sans lui qui te fais chier mais avec qui tu as quand même le confort de l'habitude? Il a des qualités qui vont te manquer. Tu y es attachée d'une certaine façon. Mais tu ne l'aimes plus. Et tu as autre chose à vivre.

Notre relation, à mes compulsions et moi, n'est plus pareilles. Je ne suis plus absente de moi même quand je compulse. C'est comme si cette amoureuse était devenue ma fuck friend et que je n'arrivais pas à faire la coupure définitive, même si je sais que ça ne peu pas finir autrement. (C'est cru, mais faut bien faire des analogies avec ce qu'on peut avoir connu ;-) )

Allez, à la sieste. Mon poussin à le rhume et les nuits sont Rock and Roll. Profitons en!

dimanche 25 septembre 2011

De la grande visite

Si je ne finis pas mes travaux de stats bientôt, je vais prendre 50 kg d'ici la semaine prochaine.

J'ai une semaine de fou pleine de travail et de rendez vous qui arrive et, misère de misère, mes beaux-parents arrivent vendredi de France pour 2 semaines et demi.

Ma belle mère, c'est un sosie de la reine mère. Protocolaire, distinguée, froide sans trop le vouloir, déconnectée du monde... Ah!!!

Et je crois que le dernier week-end, on devra sortir avec ma mère de passage au Québec. Un beau rassemblement en perspective:

Ma mère, cette "indienne blanche" autoproclamée, hippie, ésotérique déconnectée de la réalité, à l'humour douteux, aux manières suspectes et à la sexualité semi publique. Avec Elisabeth II.

Elles se sont rencontré une fois, mais il y avait beaucoup d'autres personnes. Et lorsqu'elles se sont brièvement parlé, je n'ai jamais été soulagée du fort accent de ma mère. Visiblement, elles ne se comprenaient pas, et c'était bien tant mieux.

Le défi sera de prendre du temps pour moi pour ne pas craquer, ce que j'aurai justement du mal à faire, puisque le protocole royal demande plus d'entretien de ma maison, de flafla et de grande cuisine qu'à mon habitude.

Prions pour le salut de mon âme et la résistance de mes fermetures éclair.

jeudi 22 septembre 2011

Aujourd'hui, j'ai réussi.

Et ce, même si j'ai du faire garder mon poussin par une gardienne. Le mot même me donne des sueurs froides... Chacun ses petits déséquilibres mentaux, hein?!

mercredi 21 septembre 2011

Midi

Le problème de l'heure:

Le midi, je n'ai jamais faim. Pourtant, j'arrive rarement à ne pas manger. Si j'étais seule, je crois que j'y arriverais sans problème. Tant que je fais autre chose, ça va. J'aurais peut-être même le temps d'aller m'asseoir en lotus dans un coin et de perfectionner ma zenitude jusqu'aux étoiles.

Mais la réalité est autre.

J'ai une petite puce adorable qui voit un médecin en clinique de retard de croissance et une ergothérapeute pour grossir et développer son envie de manger. J'ai claqué plusieurs portes de médecins qui voulaient la gaver ou la médicamenter à outrance avec des trucs qui ouvrent l'appétit et abrutissent la conscience, et je ne saurai jamais vraiment si c'est une erreur de ma part. Je suis toujours un peu inquiète malgré moi. Mais au final, pendant que je dois maigrir, mon poussin doit grossir pour grandir.

Préparer le repas, chanter, faire manger la poupée, créer des recettes colorées, amusantes, délicieuses, se renouveler tous les jours pour trouver des façon d'en faire entrer quelques bouchées, ne pas y arriver, c'est le quotidien.

Quand la fille ne mange pas, c'est la mère qui se retrouve à vider la tablette. C'est aussi la mère qui, se sentant coupable, enchaîne sur le chocolat. Cette même mère doit ensuite préparer des collations caloriques, qu'elle se retrouve souvent à manger si la culpabilité de l'orgie du midi est trop grande.

Défi du jour: trouver un moyen de respecter ma faim, de ME respecter, le midi.

Je me rends compte que le matin ça va. Le soir aussi, mis a part quelque fois ou la compulsion du midi n'a plus de fin.

Mais le midi, c'est toujours le chaos.

Je suis rendue à l'étape de la satiété, mais avant, je prends une pause necessaire pour de la pleine conscience jusqu'à dépasser la crainte de ces heures qui me défont le programme...

La pleine conscience est un apprentissage complexe quand on doit le faire debout en faisant autre chose, mais je le crois possible. Et au final, je serai plus zen que Siddhartha Gautama en personne, cet amateur qui méditait dans les déserts et le silence; trop facile!

Mais bon, si vous avez des trucs, je suis quand même preneuse!

mardi 20 septembre 2011

Je passe ma vie à manger quand je n'ai pas faim, et lorsqu'on me demande de faire un exercice qui conssiste à manger un aliment que j'aime sans faim, je suis fortement tentée de mentir pour passer par dessus. Non mais... il veut me faire grossir ce Dr ou quoi?

Mais je vais le faire, si j'arrive à avoir faim...

Je vais me défouler dans le prochains paragraphes, avec des pensées que je me refuse mais qui sont bien présentes:

J'ai BESOIN de maigrir. Plus que de maigrir encore, j'ai besoin de voir que je suis capable, que c'est possible. Je sais que je me met trop de pression avec ça, mais ce poids est insupportable. J'ai l'air d'une saucisse cocktail dans tous mes vêtements. Et sans vêtements, n'en parlons même pas: avant, il fallait faire un effort pour acceptée d'être vue en habit d'Ève. Maintenant, c'est juste carrément impossible. Du coup, je me sens nulle avec ce corps hors de contrôle et je n'arrive qu'à m'en couper.

Le contrôle, ça a toujours été quelque chose d'important pour moi. Je sais qu'on ne peut pas vraiment choisir son poids, et que l'acte alimentaire devrait être quelque chose d'instinctif, mais moi, je voudrais au moins ne plus arriver à ces perte de contrôle insultantes qui me prennent plusieurs fois par semaine. Je sais qu'elles viennent sans aucun doute du contrôle que je m'impose, de la restriction qui vient avec la pression de maigrir.

Ce n'est pas parce qu'on s'autorise croissant et brownies qu'on est plus dans la restriction. Il y a aussi la restriction plus insidieuse de ne pas manger un poil de plus que le nécessaire que la faim dicte. Je sais que j'ai besoin de souplesse, que relaxer la dessus m'aiderait dans mon comportement alimentaire, mon bien être et sans doute mon poids, mais je n'arrive pas de me défaire de la néccessité de perdre rapidement du poids, question de rentrer dans mes vêtements pré-grossesse et d'arrêter de me sentir comme un éléphant qui se déguise en femme.

Pourtant, il y a un coté de moi qui sait que ça ne sera pas possible de changer sans passer par une phase d'acceptation de moi, et que mon comportement alimentaire ne pourra pas être sain tant que je tenterai de le contrôler.

Il y a une autre partie de moi qui n'a pas confiance en sa capacité d'y arriver.

Je suis tellement déçue d'avoir repris ce que j'avais perdu grâce à cette méthode il y a quelques années. C'est un poing au visage. Un insulte.

Du coup, je n'arrive pas à me visualiser plus mince durablement. En tant qu'à maigrir temporairement, j'aime autant ne pas maigrir du tout.

Peut-être que je m'autosabote inconsciemment pour éviter de prendre un K.O. pour mon estime personelle en maigrissant et regrossissant à nouveau. Cette pensée m'est carrément insupportable.

Allez, à la sieste avant de me transformer en caliméro pathétique qui n'aura plus envie de finir la journée, puis d'aller en cours...

vendredi 16 septembre 2011

Compulsions

J'ai un problème avec l'acte de manger. Je n'ai pratiquement plus de compulsions hors repas. Par contre, souvent, les repas se transforment en compulsion, peu importe le type de faim du départ.

Être devant de la nourriture me rend anxieuse. J'ai peur de ne pas arriver à respecter ma faim. Et, bien sur, plus j'ai peur, plus ça dégénère, et plus l'envie automatique de trop manger pour me calmer se fait forte, ce qui me stresse car je ne veux pas y céder, ce qui augmente d'autant plus l'envie de manger. Savoir que c'est une EME ne m'aide pas: mes signaux se brouillent et je finis par tout avaler en me coupant de ces pensées, mais je me coupe alors des signaux de mon corps en même temps, et le stress reste présent.

Et quand je maigris, (ou que je pense que j'ai maigris, ou que je me dis que ça va bien) c'est encore pire car j'ai encore plus peur que mon comportement alimentaire gâche mes résultats, ce qui me stresse... et gâche mes résultats!

Je suis rendue dans le programme à un endroit que je ne trouve pas très problématique pour moi. Par contre, je continue de travailler sur ces EME et à pratiquer la pleine conscience, des étapes "terminées" sans voir vraiment de différences. Enfin si, il y a une différence: je compulse plus qu'avant!

Au moins, grâce au programme, en attendant pour remanger ensuite, je ne prends pas de poids. Mais dès que la nourriture entre dans ma bouche, ça recommence.

J'en ai marre de me nourrir sur ce mode, et j'aimerais finir par passer par dessus et, qui sait, peut-être même voir des résultats!

Suis-je un cas désespéré?

Je crois que je vais envoyer ma question au dr Zermati...

J'imagine qu'il me répondra sans doute de ne pas fuir ces sentiments désagréable et d'en prendre encore plus conscience avec des exercices de PC. J'ai l'impression qu'il faudrait que je m'arrête chaque bouchée et que je fasse une psychanalyse devant mon assiette. Si j'étais seule, je ne sais pas si j'y arriverais. Avec une bouche hurlante à nourrir en plus de la mienne, c'est vraiment difficile. Il ne s'agit pas que de reconnaitre l'émotion mais d'arriver à ne pas la refouler et à rester dans l'inconfort, sans obligtoirement manger. Je ne suis pas à l'étape d'arriver à choisir de manger ou pas. J'ai l'impression que si je "choisis" de ne pas manger, je garde à l'intérieur une tension qui s'accumule et qui me mène tout droit vers une compulsion pire encore.

Vivez vous des choses semblables?

jeudi 15 septembre 2011

Ce fut une bonne journée, malgré la petite séparation de ma louloute pour mes cours; je ne m'habitue pas. J'ai l'impression de me séparer d'une partie de moi, une partie qui parlotte, qui bougeotte et qui rigole tout le temps. Je m'ennuie tellement!

J'ai passer la journée à manger calmement en ayant faim, et c'était délicieux, puis je n'ai pas mangé quand c'est le vide du coeur qui m'appelait.

Petit down sur la méthode cependant. J'ai l'impression d'avoir intégré le principe, du moins intellectuellement, et j'aurais envie d'expérimenter un peu sans ces carnets du moment qui ne m'apprennent pas grand chose. Je me sens un peu fragile et je n'ai pas envie de jouer à expérimenter mes différents niveaux de faims ces temps ci. Ma bonne faim, je la reconnais. Là n'est pas le problème, et j'aimerais donc passer à un autre sujet. Quitte à arrêter le parcours et à essayer de mettre en oeuvre ce que je connais déjà mais qui m'échappe encore toujours un peu. Je crois que j'ai envie d'être lâchée dans la nature... Il faut dire quand même que je continue d'apprécier le site pour ses forums et pour les chats et les mots des Drs, qui me parlent toujours beaucoup.

D'ailleurs, parlant de parler, je devrais me taire un peu et d'aller me coucher. J'ai l'impression d'avoir la tête si fatiguée que j'en deviens incohérente...

mercredi 14 septembre 2011

Questions de formation

Je commence, à temps partiel, une formation pour devenir psychologue. À temps plein, ça prends 8 ans; 3 ans pour le bac et 5 pour le doctorat. Je précise pour les amis français que notre bac n'est pas le même que le votre. Ici, on fait 6 ans d'école primaire, puis 5 de secondaires pour avoir un D.E.S. Ensuite, on passe au CEGEP pour 3 ans si on fait une formation technique, 2 si on fait un pré-universitaire ou plusieurs si on est, comme moi, un peu perdue. Ensuite vient l'université: bac, maîtrise, doctorat, PhD... Là aussi, j'ai pas mal usé les chaises.

La formation en psychologie emmène une entrée directe au doctorat. Après les 3 ans du bac, moins de 10% des demandes pour le doctorat son acceptées. Il faut avoir des super notes ET se trouver un directeur de thèse. J'y pense à sans arrêt. Les gens font plein de bénévolat et orientent tout leur C.V. dans l'espoir d'y être admis. J'ai un super C.V., mais comment prendra-t-on le fait que pour ces quelques années de bac, je choisi de passer le meilleur de mon temps auprès de ma fille?

Déjà, j'ai peur de sortir atrocement vieille. Même en oubliant ce léger détail, je stresse à l'idée de me planter. Oui, je stresse toujours à l'idée de me planter, mais là, il y a cette fois de bonnes raisons de le faire. Les faux pas ne sont pas permis au bac, et je n'ai pas tellement envie de perdre des années pour rien.

Pourtant, j'aime la matière (hormis mon cours de stat. Qui peut donc aimer ça?) et la méthode d'enseignement. Les cours me donnent envie de continuer. C'est passionnant, et je ne trouve pas ça bien difficile. Je sais que je peux y performer. Et c'est gérable avec un agenda de maman impliquée. Encore faut-il se démarquer dans des classes de près de 200 étudiants!

Je pourrais continuer mes études de sage-femmes, mais je crois pouvoir dire avec de plus en plus de certitude que pour le moment, je n'ai pas envie d'une séparation si intense d'avec ma petite famille. Je pourrais aussi aller faire une formation d'infirmière, mais il me faudrait alors me mettre à jour en math et en physique, et l'idée me donne des envies d'automutilation. Je ne me souviens de rien, et je n'ai pas envie de recommencer au début.

Dans mon projet idéal, j'aimerais faire ma thèse autour de l'intervention auprès des intervenants en humanitaire surmenés, en dépression ou en SSPT dans une approche émotivo-comportementale. J'aimerais aussi travailler à développer des programmes de santé mentale pour les victimes de guerres ou autres catastrophes humanitaires collectives. Quelque chose dans le genre.

J'aimerais aussi, bien sur, avec les problématiques liées au poids, mais encore faudrait il que je me sorte de mes propres problèmes, ce que j'ai bien espoir de faire.
 
Mais est-ce que je fais fausse route en m'engageant dans une formation si longue et compétitive? Vais-je finir encore plus perfectionniste, névrosée et grosse pour m'accomplir? Suis-je capable de gérer et de ne pas me mettre à étudier de façon quasi pathologique? Faut-il étudier de façon quasi pathologique pour être un bon étudiant? Est ce possible de tout vouloir à la fois: famille, carrière épanouissante, épanouissement personnel, amitiés entretenues, etc...)?

Je devrais aller siester plutôt que de ruminer ces questions angoissantes...

mardi 13 septembre 2011

Double craquage: j'ai dévalisé le frigo et je me suis pesée.

Ce blog est triste à mourir!

lundi 12 septembre 2011

Perfectionniste en échec

Je ne suis pas très fière des derniers jours. Peut-être que si j'en finissait avec la honte et la culpabilité qui meublent les après compulsions, ça durerait un peu moins... Au lieu de me dire que je ferai une journée parfaite le lendemain pour compenser, je pourrais me dire que je vais m'écouter de mon mieux et même manger un aliment réconfortant si le besoin est là. Oui, je pourrais... Reste à le faire!

J'ai eu un autre bilan aujourd'hui, et Linecoaching m'informe que je fais plus de compulsions qu'au début du programme. Oui, je m'en était rendu compte... En fait, je suis un peu découragée aujourd'hui, avec ces autres séances de pleine conscience à faire en pleine journée qu'on me met au programme. Déjà, trouver du temps pour la pleine conscience est un défi quotidien, quand je dois le faire à un moment précis, souvent, je n'y arrive pas et je m'en sens coupable. Les repas sont des moments névralgique ou je me transforme en G.O. alimentaire, pas des moments ou je peux me poser tranquille et seule sur mon coussin pour contempler mes états d'âmes. C'est peut-être un bon moment pour travailler mon tout-ou-rien-isme et mon perfectionnisme. Parfois, ce n'est simplement pas possible de faire tout comme dans le meilleur des mondes et ce n'est pas une raison pour se gorger de chocolat. Je pourrais... Reste à le faire.

Je meurs d'envie de me peser et d'ainsi mesurer les dégâts pour faire dans l'autotorture. Mais à quoi bon? Je pourrais... Reste à ne pas le faire!

Je n'arrive pas à me détacher de l'envie de faire baisser la tension en me promettant que tout sera parfait demain. La vie d'étudiante polit mes travers. Vous devriez voir mes notes de cours; je n'y peux rien, pour moi c'est des notes présentables à l'ONU ou alors un torchon total, puisqu'en étant imparfaite, c'est déjà la déchéance, alors autant tout abandonner. 

C'est pareil pour la bouffe, sauf que je n'arrive pas à tenir le rythme de mes standarts le plus souvent du temps. C'est mon exutoire, l'endroit où je me rebelle contre ma propre dictature! Ennemi identifié, le perfectionnisme, mais ramifié dans toutes les cellules de mon être et dans tout ce que je fais. La désintoxication est difficile, d'autant plus que ça a des avantages d'organiser sa vie pour performer, même si c'est impossible, et insoutenable. Pourtant, je réussi dans bien des domaines, et ça ne me suffit pas. 

Je crois que je continue de compulser parce qu'au fond, je ne supporte pas l'idée de réussir aussi dans ce défi qui m'a toujours résisté. Comment pourrais-je me dévaloriser si je réussissais dans tout ce qui me tien à coeur? J'ai l'impression que je serais perdue dans mon identité. Peut être qu'avant tout, c'est cette identité qui est à revoir. Je suis capable de bien des choses, mais pourquoi vouloir à tout prix le prouver encore et encore? La personne la plus impossible à satisfaire, c'est moi.

Mais surtout, ai-je vraiment envie d'être si parfaite, de garder au fond de moi cette tension, cette pression qui grandit lorsque je veux tout faire mieux que bien? Il y a au fond de moi un petit bout de fille qui sait qu'être si "parfaite", c'est malsain, et qui se donne de l'air en mangeant mal, trop, n'importe quoi qui sorte de la perfection. 

Peut-être que le problème de, fond, c'est que j'ai l'impression d'être ce que je fais, même si j'aspire tellement à être, tout court. J'ai peur du vide et de l'infini. Pour moi, c'est pareil, et ce que j'ai dans le coeur. C'est donc tellement rassurant de se donner de la substance avec un travail parfait, une réflexion poussée, un rôle joué comme il se doit parce que derrière, il y a quoi?

J'ai beau réfléchir sur la question, ça ne m'avance à rien. J'ai toujours d'un coté cette liste de chose que je voudrais faire, une tension énorme aussi bien si je ne les fais pas que si je le fais... En faisant tout bien, je me sens momentanément mieux. Ça ne dure pas. C'est comme les compulsions, une façon inefficace de me faire du bien. 

J'ai besoin de mesure, de modération, mais je n'ai pas de mode d'emploi pour un tel programme...

vendredi 9 septembre 2011

Déguster

J'ai l'impression de commencer à arriver à déguster. Et je ne crois pas être en mesure d'arriver à l'expliquer.

C'est peut-être que parfois, j'arrive à être devant un plat sans ressentir de tension, sans me réfréner, sans réfléchir outre mesure. Je suis là, l'aliment est là, on se rencontre sans à priori et sans méfiance.

Et c'est alors, dans un état de calme absolu, que j'arrive à me concentrer comme par magie sur ce que je mange, avec un sentiment de sérénité que je n'ai pas ressenti depuis des années.

Je goute l'aliment, j'accepte le plaisir et le réconfort qu'il m'apporte, je le remercie de ce qu'il donne à mon corps, et il se met à me nourrir le corps et l'âme. C'est bon, tellement bon!

J'ai l'impression de manger comme un enfant!

Pour moi, c'est tout un progrès. Évidemment, je ne suis pas toujours dans cet état d'esprit, mais d'y avoir gouté, c'est déjà beaucoup!

Bilan de semaine

Ça n'aura pas été facile. Ça n'aura pas été catastrophique non plus. Cette semaine a été, sans trop de surprise, un petit retour en arrière au niveau du programme. Ça fait partie du processus normal, j'imagine.

Quand je fais quelque chose, j'aime m'y donner et y être à 110%. C'est comme ça pour la maternité, pour l'université, pour le reste. Le problème, c'est que forcément en faisant quelque chose, on en néglige une autre. Je n'ai jamais su assumer la perte qui va avec le fait de choisir. Moi, je veux tout!

J'ai été si heureuse de reprendre les cours. Prendre des notes ne m'a jamais semblé aussi épanouissant. Le métro est un axe de liberté. Mon sac d'école est une île des Galapagos à explorer. Je suis heureuse d'être là, excitée, et je sais que j'ai de la chance.

Mais en même temps, je me sens si triste de ne pas être auprès de ma puce, qui grandit tellement et change si vite. Je la regardait aujourd'hui, avec ses cheveux fraîchement coupés comme une grande, et ma petite grandit tellement. À 16 mois, elle commence à vouloir explorer le monde par elle même. Elle parle comme pas possible. Elle a des goûts bien à elle, et des humeurs très affirmées. Mon bébé a entamé sa marche vers l'autonomie et c'est pour moi une petite déchirure douce mais certaine. L'amour absolu a quelque chose de la mélancolie. Je voudrais juste déguster chaque secondes de ces temps si particuliers!

Mais il faut bien un jour que je commence à me détacher un tout petit peu, comme elle le fait, pour que la vie continue de s'étoffer autour d'elle et de moi. Sinon, je ne cultive qu'un amour qui ne peut que finir loin de moi et à qui il faut donner des ailes de bon coeur.

Et quand je me sépare entre différentes passions, la culpabilité n'est jamais bien loin, car j'aimerais tellement en donner plus à chaque chose, mais quand j'en choisi une, j'en laisse une autre, un petit deuil que je n'assume pas. Pendant que j'étudiais un minimum aujourd'hui, j'ai planté ma fille devant le Roi Lion et je m'en suis sentie triste jusqu'au bout des doigts qui tapaient mes notes. J'aurais voulu travailler mes cours et lire une histoire; aller aux balançoires et faire mes lectures. C'est un petit gâteau qui a tenté d'éponger la tristesse...

Et j'ai mangé ce soir sans faim, un choix cette fois, l'envie d'arriver à faire taire cette boule de tension et de tristesse qui m'habite depuis une semaine. Sans trop de succès, bien sur!

Mais la conscience est là; je ressens ce qui m'habite et le voit comme une invitation à retrouver mon équilibre. Esprit, coeur, corps; ils ont tous besoin de moi pour continuer comme j'ai besoin d'eux, et la nourriture ne fera pas tout. J'ai envie de trouver un temps pour méditer et ressentir, un temps pour bouger et me dépenser, un temps pour étudier et réfléchir, un temps pour me mettre jolie, un temps pour dormir même si ça ne dépend pas que de moi...

...et beaucoup, beaucoup de temps pour aimer et partager des instant avec ma fille et mon amoureux.

C'est réaliste? C'est possible?

Comment ne pas vouloir viser la perfection pour mieux aller chercher tout le jus de la vie? Je sais que je m'impose un stress inutile, mais je ne peut m'empêcher d'attendre beaucoup de l'existence et de prendre les moyens pour y arriver!

mercredi 7 septembre 2011

Premier examen

Ça faisait longtemps qu'on ne les avait pas vues, mais elles sont revenues en force avec le petit vent glacial et surtout, le début des cours: les compulsions.

Je vous ai déjà dit ce matin que j'ai loupé en me levant mon rendez vous avec ma thérapeute. C'était le début d'une journée merdique.

Ensuite, j'ai su en parlant avec la directrice de programme qu'une de mes équivalence de cours n'avait pas été retenue et que je devais donc me présenter à un examen pour mesurer mon niveau en statistique... dans 3h!

Évidemment, ma fille n'était pas d'humeur à laisser maman réviser un peu. "Maman va étudier pendant que tu écoutes Le Roi Lion?"
-NON, PAS!
-Tu veux faire un beau dessin avec la belle peinture qui coule partout?
-NOOON
-Tu veux écouter bébé Lilly?
(sourire surpris de la bête, qui semble considérer l'option, avant de hurler:)
-NON, MAMAAAAN, PENNE (prends-moi)!
-Tu veux arracher les feuilles de la plante? Dérouler le papier essuie-tout? Casser quelque chose? Jouer dans les toilettes
-Non, maman, liyye (lire), LIIIIIYYYYE! MAMAAAAAN! PENNE MAALII! LIIIIIIYE!

Évidemment, je n'ai pas étudié. À quoi bon de toute façon, puisque je n'avais à peu près que le temps de constater l'étendue de mon ignorance. Les statistique, c'est une matière qui m'intéresse et qui m'a toujours intéressé et amusé autant que les intrigues passionnantes de Loft Story. Devinez donc comment?

Petite compulsion de stress avant de partir pour l'examen, petite compulsion de soulagement en revenant, bienvenue au royaume de mon insanité mentale... Et pendant toute la journée, l'estomac en boule de vivre en même temps toutes mes hantises du moment: laisser Maëlie, vouloir avoir 110% de moyenne, ne pas arriver à me faire un horaire parfait ou tout et tous sont parfaitement comblés... Ce sont des petites angoisses, certes, mais elle réveillent en moi tout ce que j'ai de plus insécure et de perfectionniste.

Miraculeusement, j'ai passé l'examen, ce qui a permis à mon amoureux de se foutre une fois de plus de ma gueule. Je devrais couler un jour, juste pour lui prouver que c'est possible et que j'ai raison de croire que l'apocalypse est à nos portes avant chaque examen, jusqu'à la réception des résultats, que je ne mérite pas mes notes et que je ne comprends rien, jamais!

Trêve de niaiseries pas si décalées, je vais devoir gérer mon stress, trouver un temps pour la pleine conscience et assumer que la perfection est impossible à atteindre sur tous les fronts. Pour une fois, j'espère arriver à prendre soin malgré tout le reste d'une chose qui me tient à coeur et que j'ai longtemps négligé: moi!

Rentrée

Rentrée faite!

Après avoir perdu dans la rue les pantalons que j'avais prévu mettre, les avoir retrouvé, puis les avoir fait trop rapetisser dans la sécheuse, j'ai finalement opté pour une vieilles paires de jeans sur talons hauts, avec un petit haut décontracté pour me donner un petit look "je-m'en-fou-tu-de-la-rentrée-moi". Les cheveux fraîchement coupés, j'ai galéré à trouver mon local et me suis sérieusement demandée si je n'était pas maintenant trop vieille pour partager les couloirs avec des petits cégepiens excités et aussi perdus que moi. Tout ça est presque arrivé à me faire oublier ma crise de larmes en me séparant de ma fille plus tôt. Pas devant elle, bien sur, mais la voiture n'avait qu'à bien se tenir. Déluge!

Ça s'est finalement super bien passé. Dans l'auditorium de 300 personnes, je me suis même retrouvée par hasard assise à coté d'une fille de mon age qui a un fils de l'age de ma fille et qui hésite aussi à aller en soins infirmiers car c'est moins long et plus exportable pour faire de l'humanitaire, bref, mon double. Juste en pas mal plus jolie!


Comme on a les mêmes cours, moi qui avait peur d'être esseulée dans une marée de jeunes cool, j'espère avoir trouvé une copine d'étude!

Pouvez vous donc m'expliquer pourquoi, si tout s'est si bien passé, je me suis tapé une compulsion en arrivant à la maison? Aille! Il ne me reste plus qu'à continuer!


Merrrrrde! Éclair de cerveau en direct: je viens de penser que mon rendez vous chez la thérapeute, c'était il y a une heure...



lundi 5 septembre 2011

Désir inassouvi...

Le désir est un effort de réduction d'une tension issue d'un sentiment de manque et en ce sens, on ne désire que ce dont on manque. -wikipedia
Bonjour, je m'appelle Vertige et je suis Balançomane, abstinente depuis 48 heures.

Non mais... Ils sont où les groupes B.A. pour me proposer une démarche en 10 étapes pour me libérer de mon addiction balancienne? J'me peux plus, et pourtant, j'ai une longue histoire d'abstinence derrière moi.


Le désir est le grand ressort providentiel de l'activité ; tout désir est une illusion, mais les choses sont ainsi disposées qu'on ne voit l'inanité du désir qu'après qu'il est assouvi. -Ernest Renan 
 Il a tord, Renan. Je vois l'inanité extrême du désir.

C'est comme, adolescente, quand j'étais folle amoureuse en secret de mon voisin que je savais rustre et laid; on ne peut empêcher un coeur de désirer. Reste à espérer que je puisse ressentir un jour la même chose pour ma balance que pour Yann...

La balance n'a rien de machiavélique en soi (sauf la mienne, qui a une âme malfaisante) mais c'est le fond de ce désir sauvage que j'éprouve pour elle.

Laissons le dernier mot à Épictère, puisque qu'on dit que les vieux sont sages et que lui, il dépasse de beaucoup ma grand-mère.


Ce n'est pas par la satisfaction du désir que s'obtient la liberté, mais par la destruction du désir. -Épictète

vendredi 2 septembre 2011

Done!

82,9: premier objectif atteint! C'est un peu niais, mais j'ai l'impression que ça efface tout le yoyo que je fais depuis le début du programme. Enfin, je passe en dessous du 83. Done! Maintenant, on s'attaque au 80 on continue le chemin vers un comportement alimentaire sain et libérateur.

Reste maintenant à tenir une promesse que je me suis faite à moi même: pas de pesée avant octobre!

 J'ai eu une semaine productive à tous les niveaux. J'ai fait plein de trucs qui trainaient depuis longtemps. Ma to-do list est vide: incroyable! C'était aussi ma dernière semaine à temps plein avec ma fille, et se retrouvant toutes les deux toutes seules sans papa, on en a profité pour faire encore plus de calins que d'habitude. Vous me direz que ce n'est pas franchement la fin du monde de faire trois petit cours universitaires, mais pour moi, me séparer aussi longtemps de ma puce (le mardi soir et 8 heures le jeudi, quand même!), c'est une épreuve sans nom. Heureusement que c'est papa qui va prendre la relève en mon absence, sinon je ne crois pas que j'y arriverais! (je sais, je braille alors qu'il y a pire, mais c'est mon blog et je peux le remplir de mes jérémiades si je veux ;o) )

Sinon, tout va plutôt bien, même suis je suis franchement crevée. Allez, profitons en, à la sieste!