dimanche 31 juillet 2011

Déçue

Au nombre d'erreurs de parcours que je fais, il est clair que je suis en apprentissage...

Je peux clairement dire que ce soir, j'ai trop mangé parce que j'avais le sentiment d'avoir surement éliminé tous mes progrès avec ma journée d'hier, pensée stressante et surtout irrationnelle, mais je peux faire quelques milles avec ma fourchette sur des idées du genre.

Et là, 4 tonnes de shish taouk et 8 litres de sauce à l'ail plus tard et un peu nauséeuse, je me dis que c'est d'autant plus une catastrophe.

Trop manger, c'est vraiment pour moi un déclencheur de compulsions. J'ai tout de même fait du progrès. J'arrive à ne plus compulser pour une prise alimentaire trop abondantes, mais présentez moi en deux de suite et je suis Knock-out en 1 round. Compulsion 15, zéro pour moi...

J'aurais pu accepter le repas de hot dogs et de chips pris hier, sans plaisir puisque je n'aime pas vraiment ça, suivi du gâteau au fromage que mon amie avait fait juste pour moi. Sur un repas, je sais que je me régule ensuite. Mais, alors que mon foie ne s'était pas remis du gâteau, mon amoureux m'est arrivé avec un blizzard aux brownies. Comment dire non a cette envie de me faire plaisir, d'autant plus que la culpabilité d'avoir au fond envie de le manger me donnait d'autant plus envie de le dévorer sans y gouter. (Impossible d'y goûter vraiment de toute façon puisqu'après cette soirée de junk, c'était tout simplement écoeurant, dans le sens non québécois du terme...)

J'ai donc tout mangé. Et léché le verre...

Aujourd'hui, j'ai diné légèrement sans avoir vraiment faim, pour accompagner mes amours, surement pour masquer ma culpabilité de la veille aussi.

Gonflée à bloc de dégout de moi même, de déception et de peur d'avoir gagné 3 Michelins de graisse fraîche, j'ai embarqué au souper sur le shish taouk, accompagné d'une quantité impressionnante de sauce. Ça a beau être la meilleure adresse de la ville, ne me demande pas ce que ça goutait...

Moi qui suis officiellement dans ma phase "gestion des EME", je suis déçue.

Mais demain est un autre jour, et j'apprends...

samedi 30 juillet 2011

Un an de plus

Aujourd'hui, j'ai 29 ans et j'ai mangé trop de hot dogs et de gâteaux et la trentaine, un cap important tout de même puisque c'est supposé d'être là que les femmes sont belles, arrive à grands pas.

Depuis que je suis adolescentes, je n'ai toujours eu qu'un souhait pour mes 18 ans, pour mes 20 ans, pour la fin de mon CEGEP, pour celle de mon bacc et pour toutes les étapes marquantes: les vivres en étant mince, enfin. Pourtant, toutes ces étapes sont passées sans que la minceur n'ait été au rendez-vous, du moins jamais autant que je l'aurais voulu même si parfois, j'aurais pu penser que j'étais ravissante comme j'étais, car je l'étais réellement sans le voir.

Maintenant, je suis plus vieille, j'ai une peau moins tendue, de nouvelles cicatrices et des vergetures. Pourtant, je n'entrevois plus la trentaine dans cette vision où je m'aimerais enfin si j'étais mince. Je sais que je peux m'aimer maintenant, comme je suis. C'est sans doute ça la vieillesse la sagesse. Et pourtant, je sais que je serai plus mince l'année prochaine que maintenant. Ça a perdu son importance absolue.

Peut-être que c'est parce que je me sens enfin Être: maman, femme, amante, amie, et tous ces rôles qui gravitent autour et qui nous lient au monde. Je n'ai jamais été aussi bien avec moi même. La lutte contre les kilos à été longtemps un échappatoire à mon mal de vivre. Enfin, je sui libre, de manger et d'exister pleinement, d'être autre chose qu'une femme voudrait disparaitre. Paraître devient moins important. J'aspire maintenant à ce que mon bien-être transparaisse, dans mes vêtements mais aussi et surtout sur mon visage et dans mon coeur.

Aujourd'hui, mon anniversaire n'est pas un jour de résolutions, mais de gratitude. La vie m'a transmis le manque, l'envie puis m'a tout donné. Je ne voudrais pas être une autre, être ailleurs ou qu'il manque à ma vie une seule de ces personnes qui lui donne toute sa richesse.

vendredi 29 juillet 2011

Étrange...

J'ai dégusté 3 Wyler's (un genre de mister freeze en bien meilleur) après avoir bien soupé. C'était évidemment trop, mais j'en avais envie, et j'ai pris du plaisir à chaque bouchée.

Je me sens presque coupable de ne pas me sentir coupable. ;-)

Ah et finalement non. Je ne me sens pas du tout coupable. Pas un iota.

C'est... étrange!

Welcome in the twilight zone...

Tutitutitutitutitu (sur l'air de Fais moi peur)

Pleine conscience

Un souvenir m'est revenu, en pratiquant la pleine conscience.

Lorsque j'étais petite et que je passais des moments difficile, je me mettais dans ma bulle et allais dans ma chambre ou dans la salle de bain pour me boucher les oreilles et me concentrer sur ma respiration, pour éviter de pleurer et de me laisser submerger par des situations qu'un enfant ne devrait pas avoir à vivre.

Quand je fais mes exercices de pleine conscience, j'ai souvent l'impression de me déconnecter du moment présent plutôt que d'y entrer. Ça a sans doute un lien.

Je me demande donc si la pratique assidue de la pleine conscience, en connaissance de cause, m'aidera à entrer dans l'instant présent.

Aussi, pour les exercices de bodyscan, LC me dit que je suis très douée, mais je ne sens pas les émotions dans mon corps, même en y prenant attention. Je les ai tellement reniées, ces sensations corporelles, c'est surement normal comme réaction, mais est ce que ça va revenir?

Suis-je la seule à ne pas ressentir les émotions dans mon corps?

C'est si dur de reconnecter les liens brisés...

jeudi 28 juillet 2011

Zen warrior

J'attendais avec impatience le moment ou Linecoaching partagerait avec moi sa façon de gérer les envies de manger émotionnelles. J'y suis, et me voilà dubitative.

Ma fille passe sa journée avec moi. Dans le sens très près de moi. Si possible, sur moi.

Et même quand c'est pas possible, on trouve souvent des moyens.

J'ai de la compagnie pour dormir, quand je cuisine, pour aller aux toilettes et, quand je prends quelques minutes pour me doucher ou faire quelque chose de solitaire (j'écris pendant les siestes, évidemment), c'est dans un climat de cris, de pleurs, de NON PAS, MAAAAAAMAAAAANN apocalyptique. Même papa, ça ne suffit plus. Jamais je n'ai été en demande de façon aussi totalitaire. La maternité, ce n'est pas pour les faibles.

Selon la théorie de l'attachement, ça devrait finir par aller mieux, mais présentement, c'est exacerbé, puisque ma fille, qui commence à marcher, à explorer, doit revenir souvent à sa base de sécurité pour se rassurer. Je veux croire que ça passera. Je ne peux pas croire qu'à 14 ans... Et quand ça le fera, peut-être que j'en aurai probablement d'autres pour me dictaturiser.

C'est fou de même, l'instinct de procréation.

Même que la nature fait qu'on arrive à trouver ça trop mignon, à craquer devant ce petit corps chaud et baveux, et heureusement, parce que les pulsions qui me passent rapidement en tête quand c'est le 38e habituel réveil de la nuit, elles sont plutôt reprochables.

Pour en revenir à Linecoaching, on me demande, quand j'ai une EME, de prendre 3 minutes en pleine conscience pour me connecter à moi même et à ce que je ressens.

(étouffement)

...

(étranglement)

...

OUAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA

3 minutes! Non mais, mes EME viennent souvent du fait que je n'ai pas 3 secondes!

Si jamais 3 minutes passent sans que ma souris soit collée sur moi ou que je l'entende, vous pouvez être certains que quelque chose est en péril: plante, objet, vie, etc...

J'ai posé la question, ou plutôt la situation, à ma coach, de qui je n'attends pas vraiment de solution puisqu'elle n'a pas de pouvoirs magique.

Je pense quand même arriver à m'en sortir. Je vais essayer de faire de la semi conscience, les yeux ouverts, une partie de l'esprit à l'affut comme un suricate, l'autre à essayer de comprendre ce qui se passe en moi dans la partie qui ne fait pas le suricate, puis agir en conséquence.

Trop facile d'être Zen, assis sous un arbre, quand il n'y a rien d'autre à faire qu'attendre l'illumination! Je préfère prendre la route des zen warriors en allant conquérir l'inaccessible équilibre mental de la maman d'un enfant dans la phase du Non.

Rétrospec

Je sens le besoin de continuer la rétrospection. Qu'est ce qui a donc fouarré la dernière fois?

Je fais souvent des rêves débiles (ou inavouables, lol) mais celui de cette nuit suite à un courriel hier m'a mis sur une autre piste.

À un certain moment, en écrivant sur mon autre blog, je me suis mise à ressentir de la pression, ce truc immonde que je gère en perfectionniste et qui me fait donc beaucoup de tords.

Il y a des gens qui se sont mis à m'écrire en privé et à me prendre comme modèle, malgré que je n'ai jamais affirmé être un exemple à suivre. Comme modèle, je crois être plus adaptée pour des étudiants de psychopatho!

Il y a beaucoup de gens qui ont fermé les yeux sur le fait que je parlais d'acceptation de soi au moins autant que de perte de poids. J'aurais du savoir qu'écrire sur le fait de maigrir est un peu risqué, puisque ça attire un foule de gens en quête frénétique, qui sont peu intéressés par les nuances.

Entendre les doléances de femmes ayant une taille de mannequin sur leurs dégoutants bourrelets invisibles et leur chairs qui pseudo-pendouillent, c'est difficile quand on sait qu'on a au moins le triple de toutes ces énumérations sur son propre corps et qu'on est en démarche, donc encore fragile. Si il y a de ces personnes qui me lisent encore (ce qui m'étonnerais), comprenez. Mes mots ne sont qu'une forme d'auto-thérapie, et si d'autres se reconnaissent dedans, alors je me sens un peu moins seule dans cette démarche peu commune. Et je crois qu'on peut apprendre les unes des autres.

Mais je n'accepte pas de devenir une référence pas plus que je n'ai de gourou. Je déteste la vénération aveugle, et quand on parle d'amaigrissement, on se rapproche de la religion à bien des aspects. N'écoutez donc personnes comme le messie et surtout, SURTOUT pas moi, bon sang!

Je n'ai rien d'une personne à imiter. J'ai fini par me sentir imposteur malgré que je n'ai cessé de le répéter. J'ai expérimenté, certe, mais je ne suis pas allée au bout de tout ça encore et surtout, les kilos qui restent sur mon corps témoignent qu'il est plus facile de parler que d'agir. Je ne l'ai jamais caché et je le dis encore.

Ce qui intéressait le plus bien des personnes, c'est de quantifier comment j'avais perdu. Je crois que ce que j'ai eu le plus de mal à avaler, ce sont les commentaires des gens déçus de savoir mon poids et qui, à cause de moi, remettaient en doute l'efficacité de l'antirégime. J'ai eu envie de ne plus dire mon poids. De ne plus parler de moi. Hors, l'existence de mon blog était du à ce besoin d'introspection, et introspecter sans soi, c'est remuer le vide. J'en suis venue à me sentir mal pour les post ou je parlais de moi. À me sentir grosse, poche et... pressurisée de changer!

Comprenez bien que j'aime avoir du feedback; ça fait toujours plaisir, seulement, j'éviterai un certain type de relations virtuelles. Que ceux qui ont des oreilles pour entendre entendent, comme le disait un certain mec... J'ai l'impression de ne pas être claire, mais ça l'est pour moi!

Autre cause de ma reprise: à un moment, j'ai eu un temps ou je ne perdais plus. Ça m'a fait peur. Je suis allée voir une diététiste, une des rares qui ait une approche sensée, mais lui faisant tellement confiance, je l'ai écouté avec attention, en cherchant dans ses paroles ce qui clochait chez moi, appliquant ses exercices comme une religion, et oubliant du coup de m'écouter et que la clé de tout ça était en moi. Je l'ai vu pendant deux ans, en même temps qu'un psy un peu débile.

Maintenant, avec linecoaching et un support psychothérapeutique ou on parle d'émotions, pas de nourritures, et ou je suis celle qui est en contrôle, je sens maintenant que les étoiles sont alignées.

mercredi 27 juillet 2011

Still there!

Ce matin, suite à une question sur Linecoaching, je me suis dit: tiens tiens, j'ai déjà écrit là dessus. J'ai donc cherché rapidement, et trouvé.

Ma question du jour: comment est ce donc possible d'oublier à ce point de revenir en arrière et d'oublier le bon sang qu'on a déjà eu.

(P.S. à moi même: ajouter les troubles de la mémoire à la longue liste de mes maladies mentales potentielles)

En matière de folle au régime, j'ai tout fait, tout vu, tout connu, mais j'ai déjà été une bonne zermateuse! Oui oui, c'est vrai!


J'ai relu un peu mon blog et je constate bien que plus le temps à avancé, plus je me suis perdue, noyée dans la vie. Je crois que l'élément déclencheur, ça a été le surplus d'émotions, l'envie de ne pas les ressentir, de ne pas me ressentir, et difficile de n'écouter sélectivement que la faim.

Dire que je me croyais libérée forever des mirages des régimes et de l'obsession sociétale de minceur.

La vie m'a donné envie de régimer à nouveau (non, mais faut tu être @#$%?&*!!!), la femme sage en moi a définitivement pris le bord avec mes études de sage-femme, puis la maternité m'a déflagossé.

Mais j'suis encore là! Et j'ai appris, et apprends encore! Je ne recommence pas à zéro!

Mes photos de vacances m'ont donné le coup de poignard dans le coeur nécessaire pour mettre un stop à ces essais débiles de régimes. Je ne peux pas me permettre de régimer: ça fait grossir. Vraiment.

Merci aussi à ce flirt avec la dépression, qui m'a aussi secouée et fait réaliser que je ne peux pas être aussi forte en tout temps: être trop inébranlable, ça finit par tuer. J'ai besoin d'être faible pour Vivre, de me laisser vivre ces émotions là comme les autres.

C'est la différence entre aujourd'hui et hier. L'anti-régime, je connais, je sais que je peux le faire, et que c'est agréable et sain. C'est avec moi, avec ces états d'ame qui me font peur, que je dois me réconcilier pour réussir durablement cette fois.

Et je crois être dans la bonne voie.




dimanche 24 juillet 2011

Mère nature, je t'aime, je te hais.

Une bonne journée. Mieux encore, une bonne fin de semaine! Je fais la vie dure à la perfectionniste en moi, et ce faisant, je fais mieux que lorsque j'essaie si fort d'être parfaite. (J'essaie juste, ce qui ne veut pas dire que j'y arrive ou même que je sois près d'y arriver dans un quelconque domaine...)

Nous sommes allés nous promener dans les bois d'Oka, en famille. J'ai un rapport au sport un peu tordu. J'aime le plein air, mais en solitaire, parce que sinon, j'ai toujours l'impression que l'emphase de la journée est sur mes fesses et que tout ceux qui me croisent se disent: "tien, une autre grosse qui essaie de maigrir". Et ça me frustre. Même si je sais bien que la majorité des gens se balancent de mes fesses et de ma vie. Et que les autres regardent ma fille si adorable... (Dans mes fantasmes secret, je voudrais plutôt qu'on me remarque pour mon corps indécemment parfait et qu'on me compare avec Meg Ryan dans son jeune temps, en spécifiant que j'aurais été plus charismatique qu'elle quand elle jouait dans City of Angels. Genre. Mais non, je reste là, désirée seulement par une horde de sensuels moustiques à m'extasier devant les beautés de cette vache de mère nature qui a oublié de me pourvoir en centimètres de hauteur et qui a trop pourvu ailleurs.)

C'est à peu près la même histoire pour la bouffe en public. Je n'ai pas de problème à manger une bonne poutine entre amis, mais si je commande de la verdure, il y aura toujours quelqu'un pour se dire que je suis au régime. Et qui croira que je triche si je me prends un bon dessert. J'aurai peut-être même droit à des conseils, ou pire encore, à de la solidarité régimienne.

Je n'aime pas quand les gens croient savoir. Ça me perturbe. Je mange des brocolis parce que j'aime ça, s'tu clair?

samedi 23 juillet 2011

Personne ne piquera mon fromage

Aujourd'hui, je me suis sentie étrangement sereine. Je ne me souviens pas d'avoir été aussi détendue en présence de nourriture, et de manger à ma juste faim sans quelque forme de contrôle que ce soit. Je n'ai eu envie de mordre personne: miracle! Je sens que je suis en train de régler mon intolérance aux émotions en les acceptant simplement. La pleine conscience, cet état d'être qui demande d'être présent et d'observer sans jugement et avec curiosité ce qui ce passe en soi, m'aide beaucoup, même si les exercices m'ennuie souvent et que mon esprit fait des allers-retours lune-terre non-stop pendant ceux ci.

J'avoue qu'avec l'absence de carnet, je me suis sentie en vacance!

Je me suis endormie avant hier en étant totalement paisible et bien, un état que je ne connais que lorsque j'ai la grippe et que je me traite au Nyquil. Enfin, pour être tout à fait honnête, j'ai aussi ressenti cet état quelques fois avec une juste dose de substance illégale, mais j'ai toujours eu trop peur de ressembler à mon père pour abuser de ces substances là, même si leur effet m'attire. Le problème sous jacent est le même: un mal d'être à masquer, des émotions ingérables. Je suis tombée dans la bouffe comme d'autres tombent dans d'autres dépendances, sans que la bouffe n'arrive plus à me réconforter.

Parlant de réconfort, le livre de Stéphanie Hahusseau (ou était ce celui du Dr Chozen Bay? Je lis les deux en parrallèle...) m'a fait prendre conscience de ce que je recherche profondément quand je me gave de fromage parfois. Plusieurs aliments sont reliés à des émotions, à des souvenirs. Quand j'étais enfant, au milieu de ma vie instable et de mes parents troublés, il y avait un phare d'amour et de plaisir qui était, et est toujours malgré son départ l'an dernier, mon héro. Mon grand-père m'a initié aux fromages les plus gouteux, en commençant par le doux jarlsberg. C'était un petit plaisir juste pour nous deux et quand je passais plusieurs jours à la maison, il en achetait juste pour moi.

Aujourd'hui, quand la vie me submerge, j'ai souvent envie de fromage, surtout de Jarlsberg. Étrangement, je n'avais jamais fait le lien. Le fromage est pour moi un aliment profondément lié au bonheur, à la complicité, à l'amour.

L'auteure suggère de prendre conscience de ses envies de manger émotives, qu'elle appelle les faims du coeur je crois, et lorsqu'une envie se fait sentir, de prendre un tout petit bout et de le déguster en s'imaginant que l'aliment part directement au coeur pour le nourrir et le réconforter.

On a tord de fréquenter les extrêmes pour penser qu'on ne doit manger QUE lorsqu'on a vraiment faim. Le comportement alimentaire est souple, profondément humain, et la régulation fait son travail. Ça peut sembler contradictoire à l'anti-régime, mais je crois que ça ne l'est pas. C'est pour moi caractéristique d'une prise alimentaire normale, saine, détendue.

Le réconfort est aussi une fonction de la nourriture. Il y a toutefois tout un monde entre manger pour écraser ses émotions, sans conscience, et manger tout en étant pleinement conscient de ses actes, en prenant la décision de s'octroyer une douceur. La nourriture n'a pas d'effet réconfortant si l'esprit n'est pas présent quand on mange, et on peut alors manger sans fin, sans vraiment trouver un réconfort durable. Tout est dans la conscience, dans le choix, dans la présence.

On me réclame à grand cris... j'y vais!
Problème de commentaires: réglé! Faites moi signe si ça ne fonctionne toujours pas!

vendredi 22 juillet 2011

Pas à pas

Congé de carnets! J'aurais pu me mettre des défis et continuer, mais ces carnets, bien que vraiment intéressants et riches en apprentissages, stressent la perfectionniste en moi. Cette déséquilibrée a tendance à manger pour se calmer, alors évidemment, ça devient parfois problématique...

J'ai fait ma première séance de bodyscan ce soir. Étonnamment, ça m'a calmé beaucoup plus que les exercices de pleine conscience et j'ai trouvé ça plus facile, bien que je sente très peu mon corps.

Je suis dans une phase de recherche de ce corps absent, de désir de présence. Lorsqu'on ne sent pas son corps, ce n'est pas seulement dur de manger en pleine conscience, c'est aussi difficile de reconnaitre les émotions, qui vivent là, qui y passent ou qui y restent... J'ai envie de rétablir les liens brisés.

C'est aussi ce que j'explore avec ma psy: le corps, les émotions, le lien entre les deux. Je suis capable de parler de tout, mais rarement de sortir cette boule d'émotion que je traine au fond de moi, voire même de la ressentir pleinement. C'est la première fois que je suis avec une thérapeute qui laisse autant de place aux émotions, qui trouve que je parle trop, qui m'incite à m'arrêter, à laisser monter, à ressentir. Ça me fait un bien fou d'avoir cet espace là, d'autant plus que je sens l'envie profonde de briser plusieurs barrières de colère et de tristesse qui m'habitent depuis des années.

Ça ne va toutefois pas de soi, et si je me sens prête à n'importe quoi, mon corps et ma tête semble mettre des barrières à mes envies, une réaction saine selon ma psy, pour ne pas que ça fasse trop mal. Honnêtement, je m'en fou, je suis prête. Avoir mal, c'est ressentir, et ça passe je le sais, plus que lorsqu'on essaie de refouler, et j'ai vécu trop d'années sur ce mode là. Elle est disparue quelque part en chemin, la peur que l'émotion me submerge et m'envahisse si je lui en laisse la place. Étonnant, mais je n'ai pas du tout peur. Je me sens forte d'avoir survécu à plein de chose et je me sens capable maintenant d'aller au delà, de grandir.

Parallèlement, je suis en train de dévorer le livre de Stéphanie Hahusseau, que j'ai trouvé au début d'un ennui assez mortel avec son ressassement de différents courants en psychologie que je connais déjà, mais qui me parle beaucoup dans les chapitres suivants, bien que simple et accessible. Vraiment, je le recommande à tout ceux qui, au niveau des émotions, sont dans le trop, le pas assez ou simplement l'inconnu.

Il y a des pistes à suivre tout autour de moi, mais elle se résument toutes à cette reconnection du corps avec le coeur et l'esprit, sans quoi il n'est pas possible de manger en pleine conscience, mais bien plus encore, de vivre en pleine conscience, d'être, et ça va infiniment plus loin qu'un travail sur le poids. J'ai l'impression de guérir de l'intérieur mon corps marqué, d'arriver à exister sans être en combat ou en réaction.

Et ce n'est pas difficile, probablement parce que je suis réellement prête, rendue à ce point là et limite incapable de faire autrement.

jeudi 21 juillet 2011

Le facteur et moi...

Excitée comme une puce sur les amphet!

Ça me fait toujours cet effet quand le facteur s'arrête à ma porte avec un colis, peu importe ce qu'il contient. Je crois avoir transmis une partie de mon plaisir à ma fille, qui déteste les étrangers mais qui voue un culte au monsieur de Poste Canada. Bôôô, qu'elle lui a dit ce matin, en lui adressant son plus beau sourrire à 6 dents.

Je devrais faire attention, ça va faire jaser: le facteur est blond aux yeux bleus comme ma fille, alors que mon conjoint a les cheveux noirs comme de l'ébène et les miens sont d'un brun tout ce qu'il y a de plus fade...

Ah, le facteur... (censuré!)

Dans mon colis, il y avait Tristesse, peur et colère: Agir sur ses émotions, de Stéphanie Hahusseau, une recommandation d'une gentille personne sur Linecoaching, et j'ai l'impression que ça tombe à point.

Il y avait aussi Manger en pleine conscience, de Dr Jan Chozen Bays. Je n'avais pas prévu acheter un autre livre mais je voulais avoir la livraison gratuite, et le bouquin me semble très intéressant et complémentaire à ma démarche.

Ne reste plus qu'un détail: trouver le temps de lire.

mercredi 20 juillet 2011

Loongue, la route du carnet!

Les journées vont bien, les soirées moins. J'en suis toujours à l'étape du carnet des Envies de Manger Emotionelles, que j'ai recommencé car je n'avais pas noté pendant quelques jours. Je ne me peux plus d'arriver à l'étape de la gestion des EME, et je suis aussi patiente que mon voisin bodybuilder sur les stéroïdes quand notre autre voisin sort sa scie sauteuse à l'heure du souper le dimanche...

C'est correct, j'ai compris que je suis une food addict qui gère ses conflits intérieurs à coup de junk, que je suis intolérante aux émotions et limite folle. Si ces 10 jours peuvent finir! Je suis tannée et prête pour l'action!

mardi 19 juillet 2011



Je n'aime pas trop les têtes à claques, mais là, ils se surpassent dans le n'importe quoi... Non, les jokes de gros ne me font pas rires, pas plus que les blagues de juifs ou de gays quand c'est une façon détournée de se donner le droit de se moquer méchamment de l'autre et de faire passer doucement son intolérance.

Est ce moi qui est trop susceptible ou ce n'est pas drôle, ce ressassement de stéréotypes débiles? On m'a dit que je n'ai pas de raison de m'offusquer contre ce vidéo puisque je ne suis même pas grosse. Euh... Il est où, le lien?

(Et d'abord, on est tous la grosse de quelqu'un, et je crois être la grosse de pas mal de femmes qui se sentent grosses mais qui entrent dans les vêtements du Château sans boudiner...)

P.S.: Même si le jour venait où je pourrais entrer dans les vêtements du Château, je boycotte leurs vêtements à vie. Ils ont refusé qu'une ado un chouilla ronde porte leur vêtements dans un défilé bénévole pour amasser des fonds pour le bal des finissants de ma jeune cousine l'an dernier, parce que ça nuirait à leur image. En plus, leurs vêtements sont laids, cheaps et fabriqués par des enfants. Je vous encourage à contribuer à garder leur volume de vente aussi mince que la taille qu'ils encouragent malsainement de jeunes adolescentes à avoir!

lundi 18 juillet 2011

Oh happy day!

Ce matin, je me lève. C'est exactement le moment où ça a commencé à mal tourner.

Sous les cris de protestation de l'héritière, je file sous la douche, profitant de la présence de mon homme pour un trois minutes et demi de paix. Puis, pour tenter de me remettre ami-ami avec mon moral, je me crème avec amour, jusqu'à ce que je constate que ce que j'ai déjà étendu sur les poteaux sur lesquels je marche ainsi que sur mon derrière, c'est le produit capillaire qui m'a couté la peau de celui ci.

Et ça colle, mais l'homme doit partir. Je retourne donc à la douche en laissant l'héritière jouer dans les poubelles de la salle de bain, question de gagner un autre trois minutes de semi-paix.

Croisant mon reflet de chien mouillé aux contours un peu trop indéfinis, l'envie de chiffrer me prends. Je tente très fort de ne pas aller me peser. Pendant au moins 10 secondes. Puis je cours, traverse la cuisine puis le salon, toute nue, pour chercher le tas de ferraille que j'ai moi même caché sous le divan, en espérant oublier.

Pourquoi le voisin est-il justement sur son balcon? Malaise...

Je me pèse, et le résultat me donne envie d'avaler une boite entière de chocolat. Heureusement, l'héritière me distrait de mon intention car c'est elle qui est en train de faire un festin dans les poubelles de la salle de bain. Dieu, pourquoi???!

C'est la que nous avons petit déjeuné aux kékettes de poisson avant de passer à la pharmacie: voir post précédent...

Puis nous sommes partis au rendez vous médical de mon adorée et sommes évidemment arrivées en retard. Peu importe puisque selon la réceptionniste, nous n'avions pas rendez vous. Dre Coucou a quand même eu la gentillesse de nous voir, avec quelques heures de délais.

Puis nous sommes rentrées juste à temps pour se faire tremper sous un mélange de pluie et de grêle. Si seulement ce récit était romancé...

L'héritière n'a pas voulu faire sa sieste, du moins, pas avant 18h30. Elle est présentement survoltée, en train de faire des niaiseries avec son père pendant que sa mère et les cernes de sa mère tentent d'oublier la vie devant l'ordi.

Quand on me demande ce qui m'a fait manger sans faim dans mon carnet d'EME, eh bien, euh, je ne sais pas trop comment résumer ça...

Maux de 14 mois.

Lorsque vous vous promenez à la pharmacie, au parc ou au supermarché et que vous entendez une petite voix juvénile chantonner, puis crier, kékette, kékette, KÉ-KETTE, il ne faut pas nécessairement sauter au conclusions et croire que la mère qui la transporte est une obsédée sans vergogne qui transmet sa passion à sa pauvre fillette, si jeune et pourtant déjà dérangée.

Après les cacas (macaronis), la pine (piscine), les poils (étoiles) et le sale (sable), nous voici rendus au jour de la CROQUETTE!

dimanche 17 juillet 2011

Je suis un site d'enfouissement.

Je ne peux pas dire que l'anti-régime soit évident ces jours ci. Je voudrais retrouver l'état d'esprit que j'avais avant et surtout, que ça aille plus vite! Au final, je me met beaucoup de pression et je finis par ne jamais dire non à l'appel de la bouffe, sans faim, ce qui ne serait pas grave si j'attendais que la faim revienne pour manger à nouveau. Mais le fait d'attendre tout le temps cette maudite faim me frustre, et en réponse à la frustration, je rêve de fromage. Si je le mange, je suis déçue d'avoir une fois de plus mangé sans faim et de devoir attendre encore plus longtemps cette inaccessible étoile. Si je ne le mange pas, je suis frustrée. Et je ne varie pas sur la réaction, que sur le substrat: chocolat, crème glacée, n'importe quoi de bien calorique.

Au final, ça ne va pas, et c'est sans doute parce que j'oublie que la bouffe est une distraction pour des problèmes plus en profondeur. Si j'ai tellement envie de manger tout le temps, c'est que mes émotions vont dans tous les sens bien malgré moi. Et au fond, c'est sans doute bon signe. C'est que j'explore les cavernes de mon ressenti de plus en plus et que ça me chamboule un peu. Il ne me reste qu'à y plonger, et à enfin vivre tout ça plutôt qu'à fuir ma propre intensité dans la bouffe. Les émotions sont faites pour être vécues, sans quoi elles restent prises dans le corps. Je suis un site d'enfouissement d'émotions, et jouer là dedans, ça sent mauvais.

J'ai revu ma psychothérapeute vendredi et, en lui parlant, je me suis remise sur une piste que j'avais beaucoup explorée, qui m'avait faite du bien et que j'avais remisé au placard: habiter mon corps. Ce n'est pas un automatisme pour moi que de me ressentir ou d'y prêter attention. Je ne crois pas qu'on ait besoin d'avoir une histoire de maltraitance pour finir comme je me sens (ou ne me sens pas...), bien que ça n'ait surement pas aidé. Des années de haine et de déni de son corps suffisent surement à s'en détacher.

J'ai l'intention de faire du sport, et les raisons évoluent sans arrêt (sans que je m'y mette!). Plutôt que de me lancer seulement dans les sports violents et intensif qui me font vivre mon corps par le dépassement, la sueur, l'intensité et la douleur, je veux arriver à me ressentir dans la souplesse du mouvement tout en douceur. J'aurais besoin d'aller faire un genre de Qi Gong avec les gens de l'age d'or, je crois. J'attends les offres!

J'ai aussi acheté une crème pour mieux prendre soin de mon corps et ressentir mes contours, une façon d'affirmer l'armistice à mon corps tous les jours, de faire sa connaissance aussi.

Ça fait un mois et demi que je travaille avec Linecoaching et je n'ai rien perdu en terme de poids, rien pris non plus. Pourtant, j'ai l'impression d'avancer, malgré l'air hautain de ma saleté de balance que je ne me suis pas encore décidé à foutre aux vidanges. J'envie les parisiennes qui peuvent se permettre de voir J.P.Z. directement, et profiter sans doute d'un peu d'encouragement dans ce monde de régimes et de brutes. En plus, il y a la bas une patisserie qui fait des macarons qui méritent à eux seuls d'immigrer.

...

(partie d'urgence voir les prix des billets d'avion...)

mardi 12 juillet 2011

Anti-régime...

J'ai faim. Et je me réjouis d'avance de ce que je pourrai bientôt déguster ce qui me plait, dans le plaisir, sans me gâcher la dégustation à me préoccuper de mon diamètre! C'est si simple quand ce n'est pas compliqué!

Je soupe ce soir avec des filles qui ont toutes des problèmes avec l'alimentation. C'est pour cela qu'on se connait et, ensemble, on peut en parler. Il y en a une qui fait présentement un jeûne protéiné et d'autres qui s'infligent d'autres formes plus soft de tortures alimentaires. Entre nous, on a eu jusqu'ici le loisir d'être franches mais, vraiment, que dire à mon amie qui a perdu 12kg en quelques semaines et qui ne mangera que de la salade sans vinaigrette ce soir?

Certaines l'envieront, d'autres la féliciteront. Moi je lui dirai simplement que j'admire son courage. Et je souhaiterai très fort de ne pas avoir raison de penser que tout cela nourrit son trouble alimentaire et finira probablement dans quelques temps avec des kilos en plus et un sentiment d'échec au plafond, avec beaucoup de temps, d'argent et d'efforts envolés...

lundi 11 juillet 2011

Déprime.

La déprime, ce n'est pas une émotion. Les émotions sont primaires: tristesse, colère, joie... Ma fille de 14 mois n'est pas déprimée. Parfois, elle est triste, et quand elle est triste, elle pleure. Moi, je rationalise, j'évite, je refoule, je sublime...

Je ne peux pas parler des déprimes des autres, que des miennes. Mes déprimes à moi, c'est l'épuisement de la vraie résilience, puis du "faire comme si ça va bien". C'est le besoin d'être vraie dans un état que le temps n'a pas arrangé. C'est une pseudo émotions qui en cache d'autres.

Jai vu ma grand-mère être super forte toute sa vie, ne pas être capable de sortir d'une fausse résilience, d'un état de pseudo bonheur forcé, pour finir dans sa vieillesse anéantie par la tristesse accumulée au fil des années, incapable de dormir, la larme irréfutable.

Malgré cela, il m'est difficile d'accepter mes propres moments d'abattements. Pourtant, je sais que les émotions, particulièrement celles qui me dérangent, me sont utiles à trouver les besoins profonds que j'ai oublié de remplir, sans quoi le bonheur et l'authenticité ne sont pas possibles.

Parfois, à défaut d'affronter, je me cache derrière d'autres émotions qui ne me servent qu'à me distraire du problème de fond, trop éprouvant.

J'ai besoin de quoi au juste?

J'ai besoin de respect, et on ne l'obtient pas des autres si on ne se respecte pas soi-même.
J'ai besoin de me sentir aimée, et je suis aimée, le problème c'est de le ressentir. C'est mes yeux aveugles qu'il faut changer.
J'ai besoin de m'accomplir comme mère, mais en acceptant que les choses trop parfaites n'existent pas et que leur idée rend tout le monde fou.
J'ai besoin de m'accomplir comme être humain, mais pour cela, il me faut accepter la vulnérabilité qui vient avec.
J'ai besoin de mes erreurs. Comment apprendrais-je sans elles?

Et pour l'instant, j'ai surtout besoin de me connecter sur moi même, de ressentir clairement ce qui me dérange plutôt que ces sentiments vagues, diffus et aliénants de déprime et d'anxiété dans le vide.

Le problème, au fond, c'est d'essayer de ne pas être déprimée plus profondément. Ça fait durer le mal-être en le diluant sans lui enlever son goût. Suis-je capable de vivre l'émotion pour la laisser couler?

J'ai donc BESOIN de déprimer. Puis d'avoir du temps calme et heureux pour me reconnecter aussi à la partie de moi qui sait trouver l'apaisement et le bonheur...

Mauvais jour.

Ce matin, je me lève avec la double culpabilité d'avoir mis n'importe quoi dans mon corps saturé tout le week end et celle d'avoir plus ou moins choisi de ne pas aller m'entrainer.

Qui dit culpabilité dit biscuit au chocolats au lever.

Qui dit biscuits aux chocolats dit déception, tristesse et envie de se déconnecter de soi même. Pour la dégustation et la pleine conscience, ce n'est pas la meilleure des choses.

Tout ça déclenché par un petit deux jour chez ma mère et son cher mari. Ou plutôt par les sentiments et les pensées que ça suscite en moi. Qu'on ne se méprenne pas, je pense bien que tout est de ma faute...

Il y a des jours où être connecté à mon ressenti, c'est plus que ce que je peux supporter. En plus de ne pas écouter les besoins de mon corps, je mange pour le faire taire. Culpabilité, apaisement non constructif, culpabilité; cercle vicieux, visqueux, vorace...

Le vrai problème, c'est sans doute l'envie de me lever qui manquait profondément ce matin. Il y à de ces matins ou, peu importe le pied choisi pour mettre au sol, c'était le mauvais pour commencer la journée. Je m'enfonce suffisamment pour déprimer pendant trois semaines avant d'avoir eu le temps de m'y arrêter pour renverser la vapeur.

Il mouille, c'est lundi, mes cheveux sont en guerre, c'est le début des jours rouges et je me sens bouffie comme un pack de pâte d'amande. Ne me demandez pas de vous remonter le moral!

J'ai envie de mordre puis de me liquéfier.

Et ai-je parlé de la culpabilité de me sentir comme ça?

Culpabilité, apaisement destructeur, culpabilité, etc...

(S'en va chercher une formule de liquéfaction pour partir avec l'eau de pluie dans la trappe des égouts...)

vendredi 8 juillet 2011

Tempêtes émotionelles

Pendant longtemps, j'ai du me couper des sensations de mon corps pour arriver à garder la tête hors de l'eau. Je peux honnêtement dire que les coups, les gestes, enfant, je ne les sentais pas, et que je me sentais forte d'être ailleurs, de ne pas être affectée, de faire ma vie malgré cela comme si rien ne se passait.

Qu'il est dont difficile d'admettre qu'il y a eu des impacts, que mes mécanismes de défenses, adaptés et utiles autrefois, m'ont déchirée et me privent encore de la partie de moi même qui pourrait souffrir mais aussi de celle qui ressent.

Je suis profondément immunisée contre la dépression et contre la douleur, mais les émotions sont toutes faites de la même matière. Je me fatigue à essayer de ressentir les bonnes, à faire le tri. Ma vie est une activité profondément cérébrale, alors que j'aspire à être, simplement. Pour moi, c'est un effort, ça ne va pas de soi.

C'est pourquoi l'idée de ressentir mes sensations alimentaires est un apprentissage si long et difficile. Écouter ce que mon corps a à dire n'est pas instinctif. Si j'écris, c'est justement pour tenter que tout soit clair dans ma tête pour pouvoir me concentrer sur mon ressenti. Plus souvent qu'autrement, je ne ressens pas, ou alors je rejette ce que je ressens. Prendre le manque, accepter la colère, la peine, mais aussi le plaisir sous toutes ses formes, ce n'est pas évident. Et ce n'est pas facile de le reconnaitre.

On ne peut malheureusement pas n'écouter que ses sensations alimentaires sans entendre le reste. C'est un tout, un apprentissage à Être et à Ressentir globalement.

Il y a eu des périodes ou j'y suis arrivée, et il y a des périodes ou je n'ai pas su prendre les douleurs de la vie et où je me suis coupée de mon ressenti pour ne pas sombrer, pour pouvoir continuer à avoir cette impression de contrôle.

Quand grand papa nous a quitté en janvier 2010 et que je m'occupais de ma grand-mère en dépression chez elle, de mon frère en crise de schizophrénie à l'hopital, des funérailles, de la famille, des chicanes qui ont écloses mais aussi de mon bébé qui s'en venait, il n'y avait simplement pas de place pour mes émotions à moi. Trop de gens avaient besoin. Puis Maëlie est arrivée parmi nous en mai 2010, malade. C'est à travers ses maux que j'ai passé l'année suivante, avec de nombreuses restrictions alimentaires pour arriver à l'allaiter sans la rendre encore plus mal, ce qui a mis la table aux compulsions et à la reprise du poids que j'avais perdu avant.

J'ai peur d'émerger. Je sais que j'ai beaucoup pris sur moi et ce, depuis bien plus longtemps encore. Je n'ai pas peur de me noyer, je me sais capable de forcer le bonheur, capable de résilience, mais j'ai peur de ne pas arriver à fire sortir la tristesse et la colère enfouie, peur d'en être esclave.

Mes larmes sont timides et souvent, elles restent cachées dans ma gorge et refusent de sortir de mon corps. Elles me possèdent... Et quand je pleure, c'est toujours sans bruit, une vieille habitude.

Quand je dois noter dans mon carnet d'EME tout ce que je ressens, je m'étonne de toute cette vie en moi sous des eaux calmes. Ça grandis et ça ne sort jamais. C'est moi qui enfle.

Par cette démarche, je réclame mon corps mais aussi ma liberté d'être et de vivre. Manger dans le plaisir, en réponse aux demandes de mon corps, c'est m'accorder le droit d'exister dans une sphère si vitale ou je me suis tant reniée.

Le comprends tu, mon corps, que tu as maintenant le droit d'exister sans armure, sans cachette, sans peur?! Ma tête comprends, mon coeur tremble, mon corps hésite. Si les trois ne pouvais faire qu'un, on pourrait sans doute passer au travers. Comment fait-on pour recoller les morceaux? Rien ne manque, mais rien ne communique.

jeudi 7 juillet 2011

La tête dans les carnets.

Il me tien l'esprit occupé ce Zermati!

Si je résume ce que je dois faire jusqu'à maintenant:

-2 séances de pleine conscience par jour.
-Attendre la faim pour manger
-Dégustation des 3 premières bouchées, et de toutes les autres si possible.
-Tenue du carnet découverte, dégustation et EME

Et je devrais développer mon image refuge et découvrir le bodyscan.

S'il y a des linecoacheuses d'expérience qui passent par ici, est ce que j'oublie quelque chose???

Ça titille la perfectionniste en moi de ne pas faire tout ce que je devrais. Le site est tellement plein d'exercices, de vidéos, de défis, de carnets, de... Mais bon, il y a aussi tellement de travail à faire!

mercredi 6 juillet 2011

Blabla du jour

Je fais beaucoup de resto ces temps ci et, si je n'ai pas de mal à m'en tenir à mes besoins avec les amis, il semble que lorsque mon fiancé et ma fille soient la, je mange sans faim. En fait, je mange toujours plus quand ma fille est là puisque je n'arrive pas trop à pouvoir me connecter à moi, avec toute l'énergie qu'elle demande. Comme elle est là pour rester, il va falloir que je m'y fasse, que je déstresse et que je déguste!!! La pleine conscience avec un bébé, c'est comme mon chat ami avec les oiseaux. Difficile, mais possible. Surtout si la séquestration est permise.

J'ai revu ma thérapeute ce matin. J'ai tellement de chose à lui raconter que ça part dans tous les sens.

Elle m'a conseillé d'écrire ;-)

Et de commencer à méditer...

Hummm...

On a encore beaucoup parlé. En fait, c'est surtout moi qui parle, qui pose les question et qui me répond. Je crois que j'ai surtout besoin d'un interlocuteur, d'une oreille, pour mettre de l'ordre dans mes 300 idées à l'heure.

Il semble que je mange souvent en réponse à cette sensation de stres que j'ai de plus en plus au fond de moi, et il semble que cet état soit lié à toutes les émotions que je me refuse à ressentir, qui créent en moi une situation de tension permanente.

On m'appelle...

mardi 5 juillet 2011

Ces choses à savoir...

Enfin, une journée ou j'arrive à me supporter assez pour être à l'écoute de mes sensations, alimentaires entre autre.

J'aimerais commencer à m'adresser au connard que j'entendais discuter à son kiosque du marché Jean-Talon ce matin, même s'il ne me lira pas. Qui sait, peut-être quelqu'un prendra-t-il la peine de s'instruire en lisant ceci et de ne pas ouvrir son grand clappet pour parler d'une réalité qu'il ne connait pas... Perdre du poids et surtout, le maintenir, ce n'est pas une chose facile et le gras d'une personne ne dit rien de son niveau de paresse ou de morale: le dr Sharma a un blog un peu décourageant mais réaliste sur le sujet, avec un post qui résume bien ce que vivent les gens qui perdent du poids, et sur la difficulté énorme de se maintenir à un poids plus bas. La faim constante que certaines de ces personnes vivent laisse croire que leur setpoint est désormais plus haut. Plutôt que de les inciter au yoyo, ne devrait-on pas encourager la santé optimale à tous les poids plutôt que l'amaigrissement à n'importe quel prix?

Les gens plus ronds ne sont pas nécessairement en mauvaise santé, contrairement à ce qu'on laisse croire.

Je me suis laissée allée à explorer le site du Dr Sharma et j'ai trouvé un article sur l'exercice qui fait beaucoup de sens. Je crois vraiment que l'exercice change l'environnement métabolique et endocrinien d'une personne pour le mieux. Je parlais justement à mon amoureux hier de la nécessité que je ressens de trouver du temps pour m'entrainer plus sérieusement. Il y a des périodes de ma vie ou je me suis bien entrainée. Il y en a aussi où je passais littéralement 3h par jour au gym. Je n'ai plus le temps d'un tel régime de vie, ce n'était ni équilibré ni sain de toute façon, mais bouger me fait profondément du bien à l'âme et au corps, et en plus, ce temps pour moi et pour moi seule, c'est du bonbon psychologique.

J'ai simplement de la difficulté à trouver l'équilibre la dedans comme dans le reste de ma vie.

lundi 4 juillet 2011

Si on pouvait effacer des jours, j'effacerais les derniers. (après avoir éliminé tout ceux ou je me suis gentiment auto-humiliée en public...)

Aujourd'hui, ça a été catastrophique.

dimanche 3 juillet 2011

Demain, lundi.

Même si ça sonne comme cette infernale phrase de régimeuse, je l'affirme quand même haut et fort: après cette fin de semaine de trop de bouffe, demain sera un autre jour!

Maman

Hier, je suis allée chez ma maman. Ma mère, elle fait à tout coup disjoncter mes trois neurones sains, et je me rends compte que j'y réagis en me séparant de moi même, de mes sensations. Tout ce que je veux quand je suis avec elle, c'est être ailleurs. Pour la pleine conscience, il faudra repasser. Dans ces moments là, je mange et je m'oublie. C'est un impératif auquel j'arrive rarement à échapper.

Je me demande si je ne lui fais pas aussi un effet semblable. Quand je suis là, elle mange, une situation exceptionnelle pour elle. Elle ne fait pas que manger, elle mange trop. Hier, nous avons mangé de la pizza et des glaces, en quantité, pendant que j'abordais ouvertement le sujet des chicanes de famille, en taisant toutefois les griefs sérieux que j'ai contre ma mère et mon beau père. Ma relation avec eux, c'est faire semblant, parce que c'est plus facile, tout comme il font semblant d'avoir oublié...

Je n'avais pas faim puisque nous avions diné au resto indien, ma fille, mon amoureux et moi. Ma mère m'a avoué avoir passé 3 jours à jeuner pour se permettre de pouvoir manger avec nous. Quand j'étais enfant, ma mère ne cuisinait pas, et alternait les régimes, la boulimie et l'anorexie. Quand la vie était dure, et elle l'étais souvent, c'était orgie de dessert et de friandises pour tous, devant la télé. Ma mère était en surpoids, et elle est aujourd'hui mince, à force d'abnégation et de techniques pas très saines. Il ne faut pas se demander d'où je tiens mes comportements malsains avec la nourriture, mais je ne le prends pas pour excuse. Aujourd'hui, je suis responsable de ce que je mange et de comment je le mange, moi et personne d'autre.

Dans les miroirs déformants de chez ma mère, je me vois immense et horrible. Et du coup, je mange et m'en veux de le faire. Le lendemain, je digère cet afflux de sentiments négatifs... en mangeant! J'ai l'impression que ça m'affecte plus que je ne m'autorise à le ressentir. C'est toujours très visible dans ce que je mange ensuite, dans ce petit sentiment vague et diffus mais clairement dépressif qui me tombe dessus après.

Il me faudra grandir et digérer une fois pour toute le passé indigeste. J'ai peur d'en être malade mais, clairement, il faudra bien que j'affronte un jour, si je veux en être réellement libérée une fois pour toute.

samedi 2 juillet 2011

Les hautes godasses...

Pour aller avec mes nouveaux habits et mon envie de me déguiser en vraie fille pour notre soirée de rires et de potinages, j'ai dépoussiéré mes souliers à talon hauts et suis partie courageusement avec mon 7cm en plus faire ma fraîche sur la Rive Sud. Je n'avais pas porté d'échasses de ce calibre depuis mon bal de finissant et j'avais oublié à quel point ces machins, ça te boost l'estime en même temps que la grandeur.

J'entre donc, après avoir failli me tuer à quelques reprises sur la route avec les talons qui coincent sous les pédales, dans le sympathique petit resto ou toutes mes amies du secondaires étaient déjà arrivées. Je les connais, ces filles là; elle sont compatissantes mais ne peuvent s'empêcher de noter qui a grossi, qui est cernée, qui n'a pas des chaussettes qui fittent avec le reste... Moi, je suis l'exeption, la rigolote, l'intello, celle qui a un sac a main pratique qui ne matche pas avec le reste, et j'assume.

Bref, j'entre donc, sous le regard surpris de mes compatriotes, qui ont immédiatement gloussé admirativement en notant mes souliers, et adoptant un faux air d'insouciance alors que mon cerveau ne pensait pourtant qu'à ma démarche et à mon équilibre, je n'ai pas vu la petite marche.

Ni la serveuse.

En fait, tout ce que j'ai vu, c'est le pichet d'eau glacée et la pluie de glaçon qui est venu détremper mon chandail et la table d'à coté, avant de m'affaler de tout mon long au milieu des tables.

Silence...

Et c'est là que je constate que mon chandail, il est blanc.

En fait, il est à l'instant plus près du saran wrap transparent que du tissu.

\!@#$%?&*!!!


J'ai tout de même passé une superbe soirée, nu pieds!

vendredi 1 juillet 2011

Une vraie vie de fille...

Je suis allée magasiner hier. Depuis quelque temps, je me contentais d'aller faire du lèche vitrine, me disant que j'allais acheter quand j'allais perdre ce petit ventre de bébé qui m'énerve ou lorsque mes fesses seraient plus présentable. Et, dans les moments de faiblesses ou je me laissait aller à entrer dans une cabine d'essayage, l'ingrat reflet finissait de me convaincre que mon corps méritait ses vieux vêtements. Il y a des vieux réflexes qui sont tenaces, comme ceux qui nous font croire qu'on sera plus motivées à changer si on ne s'aime pas aujourd'hui.

Hier, j'ai décidé de me regarder avec des yeux compatissants, et je me suis trouvée belle. Je n'ai pas perdu de poids, j'en suis même dans la huitième dizaine de kilos, mon plus haut poids à vie, mais l'image que me renvoyait le miroir était attrayante. Je me suis acheté deux jupes, des capris et quelques chandails flatteurs et bien féminins, de quoi me sentir belle et bien dans ma peau.

Nous sommes ensuite aller souper, mes co-magasineuses et moi, dans un pseudo resto asiatique qui servait de tièdes interprétations de classiques que j'arrive à mieux cuisiner à la maison, quand je me décide à salir toute ma cuisine, que les trucs chers et vraiment moyens qu'on nous a servi. J'ai un peu trop mangé, mais j'ai mangé dans le plaisir et la conscience, et je n'ai pas commandé d'entrée comme tout le monde, puisque je savais mon appétit limité. Je n'ai pas terminé mon plat. Puis je me suis laissée tenter par un dessert que j'adore, mais le flux des conversations et mon petit singe qui ne voulait que grimper sur la table me l'a fait manger en entier alors qu'il était, lui aussi, moyennement réussi. Je suis sortie de là sans culpabilité, sachant que j'aurais probablement simplement moins faim dans les prochains jours et que j'avais bien profité de ma soirée. Je sens que je m'améliore, que j'apprends, que tout n'est pas parfait mais que je suis mieux dans ma tête.

Je suis allergique à la culpabilité!

Aujourd'hui, juchée sur des infames instruments de torture qu'on appelle souliers à talons haut pour aller avec ma nouvelle tenue du jour, j'ai eu une petite crise d'allergie. Mon amoureux voulait absolument que nous allions au resto en famille pour déjeuner, pour célébrer la fête du déménagement, communément appelée fête du Canada. Je n'avais pas faim, vraiment pas, mais j'ai décidé de manger quand même. Le plaisir alimentaire n'était pas au rendez vous. Je me suis donc enfilée ensuite un brownie pour tenter d'oublier que je me sentais coupable, une tentative au résultat moins qu'intéressant.

Leçon du jour? Je suis née pour le plaisir, pour manger quand j'ai faim, pour m'écouter. Les restrictions me font manger, mais aussi la culpabilité. Un aliment que je mange avec plaisir et dans la faim, ou au moins que je choisi de manger, ne me fera pas sentir coupable et me garde en paix avec moi même. C'est là que je veux être!

Ce soir, j'ai un autre souper de fille. Sans bébé cette fois. Il faut croire que la saison est ouverte! J'ai une envie folle de m'enfiler des margaritas et des daiquiris et de me lancer dans des infames potinages avec ces amies que je n'ai pas vu depuis trop longtemps. On va sans doute passer la majorité de notre soirée sans enfants à en parler, mais, comme le disait si bien Jean Chrétien, que voulez vous... Et, dans tout ça, j'aurai du plaisir en mangeant raisonnablement! (Prions...)